L’été bat son plein et Paris croule sous une chaleur accablante. Un temps à aller se baigner en tenue saillante et affriolante. Le cinéma a multiplié ces scènes à la suavité savamment étudiée et à l’érotisme scientifiquement soupesé. Ni trop ni trop peu pour cadrer parfaitement aux personnages et à leurs psychés. Et quand une intrigue passionnée s’y mêle, avec son cortège de disputes ou de faux semblants, le symbole du maillot de bain prend tout son sens. Montrer sans se montrer, démontrer pour mieux dissimuler.
Article garanti sans Ursula Andress, Halle Berry ou Borat.
La piscine
Romy Schneider et Alain Delon jouent à cache cache autour d’une piscine. Un couple heureux et paisible reçoit un homme dans leur villa tropézienne. Celui-ci est l’ancien amant de la maitresse des lieux et sa fille sème le trouble dans l’esprit de l’hôte… chassé croisé sulfureux et peaux tannées par le soleil font de ce thriller un moment de tension délicieusement vénéneux. Alain Delon et Maurice Ronet s’étaient déjà croisés dans Plein Soleil, la tension est la même et l’innocente piscine devient un terrain de chasse sous le soleil accablant de la french riviera. Quant au maillot de bain de Romy Schneider… que puis-je ajouter? Noir, une ou deux pièces, il attire les regards et entretient la tension… à moins que ce soit la faute de celle qui les porte?
La Plage
Je ne sais pas pourquoi mais le maillot de bain bleu de Virginie Ledoyen dans La Plage m’a marqué… peut être parce que son personnage ainsi que celui interprété par Guillaume Canet ne disent pas grand chose, ils ne servent que de faire valoir tandis que le personnage de Léo navigue entre toutes les tentations de la plage… Sorte de sirène sortie des eaux, le personnage de Virginie Ledoyen symbolise l’innocence jetée dans les pattes du héros par des dieux malfaisants. La plage est un paradis perdu factice, un miroir aux alouettes, la french girl est elle-même un mirage… ce bleu klein hypnotisant est comme le chant des demoiselles auxquelles Ulysse doit résister… Pas simple 😀
Casino Royale
Comment mieux faire ressentir l’impression de puissance et d’intensité de James Bond qu’en le faisant apparaitre avec un maillot de bain minimaliste pour surtout faire apparaitre son imposante musculature? James sorti des eaux impressionne toute la plage et toute l’audience; Je n’ose pas imaginer le nombre d’heures passées à soulever de la fonte pour obtenir ce résultat. Toujours est-il qu’il ne donne pas envie de lui chatouiller les narines, même pour rigoler. Pas très causant mais physiquement très bavard. Il fait passer bien des messages avec sa démarche chaloupée et ses biceps/triceps/biscotaux apparents. Nul besoin d’en rajouter.
Spring Breakers
4 jeunes poulettes partent durant le spring break pour… pour quoi d’ailleurs? Se lâcher? Gouter au fruit défendu? Changer de vie? Les maillots de bain deviennent des déguisements qui permettent de changer d’identité. Mieux qu’un masque, la quasi nudité camoufle astucieusement qui elles sont. Ne restent plus que les attributs physiques pour brouiller les pistes. SI le film est le plus souvent gratuit voire gentiment vulgaire, il pose au moins la bonne question de la recherche de soi. En partant, les protagonistes vont découvrir qui elles sont vraiment. Pour le meilleur mais surtout pour le pire.
Perfect Mothers
Pour le dernier film, j’ai hésité avec le monokini rouge passion de Scarlett Johansson dans Scoop. Mais la métaphore est bien trop évidente. Le rouge du désir, du lâcher prise… Je choisis plutôt les deux héroïnes de Perfect Mothers. Robin Wright et Naomi Watts sont deux amies bien dans leurs corps, bien dans leurs vies. Il y a tout de même cette petite voix tapie dans l’ombre, celle du temps qui passe… comment envisager l’avenir quand les choses changent irrémédiablement? Surprenant film avec deux actrices charmantes de naturel et de conviction. Les maillots de bain leur vont si bien qu’on oublie jusqu’à leur age.