A une époque, je regardais les images de la Marche des fiertés à Paris, moins d’un mois après un horrible tuerie survenue à Orlando, cet évènement revêtait forcément une importance particulière. Et pour l’occasion j’avais eu envie de faire mon top 5 des films gay vus au ciné. Car ce cinéma contient quelques pépites qui dépassent allègrement les limites du genre. Et comme j’ai eu l’occasion de m’extasier devant certains d’entre eux, je voudrais partager avec vous mon enthousiasme. Pour ceux que les full frontal mettent mal à l’aise – et je peux le comprendre – sachez que certains de ces films n’en manquent souvent pas mais si vous parvenez à prendre votre courage à deux mains, ça vaut largement le coup. Ma collaboratrice m’a accompagné pour certains d’entre eux, elle est pas trop fan de l’exposition immodérée des corps mais au delà de ça, il y a tellement de bonnes choses…

Les films gay les plus connus sont Brokeback Montain, L’inconnu du lac ou Shortbus. Je vais citer des films moins connus (ou pas, comme le très connu Harvey Milk) car ils m’ont tout simplement plus touché.

Eastern Boys

Eastern

Ce film m’a fait l’effet d’une grosse claque cinématographique. Robin Campillo raconte le coup de coeur d’un quadra pour un émigré de l’est au coeur d’une gare parisienne. Leurs destins deviennent liés pour le meilleur et le pire. Des Moments de pur onirisme alternent avec des scènes sèches et rythmées, comme pour montrer la diversité de la relation amoureuse. Les acteurs Olivier Rabourdin et Kirill Emelyanov apportent une belle profondeur au film. Pas vraiment de full frontal dans ce film, mais une ambiance. Un vrai gros coup de coeur personnel.

I want your love

I want your love

Alors là pour le coup, le film est souvent très explicite avec du full frontal sans faux semblant. I want your love raconte le départ de Jesse. Il quitte ses amis à San Francisco pour revenir chez ses parents dans son midwest natal. Sans qu’on comprenne vraiment pourquoi il quitte un lieu apparemment propice pour son épanouissement, il organise une fête de départ forcément mélancolique. Au-delà du parti pris franchement gay, le film propose une belle poésie sur la difficulté des sentiments et de l’affirmation de soi.

Harvey Milk

Harvey Milk

Sean Penn interprète le militant Harvey Milk dans sa lutte pour la reconnaissance des droits de la communauté gay aux Etats-Unis. Gus Van Sant retrace les étapes de son combat avec humour et profondeur. Le film est vraiment un beau moment de cinéma. Un peu comme pour un film sur Martin Luther King ou Gandhi, on prend conscience de l’importance d’avoir de vrais leaders charismatiques quand il s’agit de faire valoir ses droits. Et puis Sean Penn est vraiment saisissant. A voir! Mise en scène au top et acteurs investis pour un beau moment de ciné. Pas de full frontal ici.

I love you Philipe Morris

I love you philip morris

Jim Carrey interprète un mythomane atteint au dernier degré. Son occupation principale est d’arnaquer les assurances et d’amasser de l’argent illégalement. Quand il tombe amoureux d’un personnage interprété pat Ewan McGregor, il accélère le mouvement, jusqu’à s’enfoncer dans un cercle vicieux. Le film est immensément drôle et truculent. Les personnages sont gays mais surtout très drôles, surtout Jim Carrey plus impayable que jamais. Le pire étant que le film est adapté d’une histoire vraie… Pas de full frontal ici, on est à Hollywood.

Théo et Hugo dans le même bateau

Théeo

Deux jeunes gays se rencontrent dans une backroom. Les 20 premières minutes sont explicites et même plus. De quoi mettre sérieusement mal à l’aise. Puis le film se transforme en longue discussion fleur bleue entre deux amoureux qui apprennent à se connaitre. Le film rappelle les plus belles heures de la Nouvelle Vague tandis que Geoffrey Couët et François Nambot rivalisent de truculence tout au long du film. Une sorte de belle bouffée d’oxygène dans nos temps tourmentés. Quand l’amour est plus fort que tout, les choses deviennent beaucoup plus simples…

La vie d’Adèle

LA vie d'adèle

Dans le genre coup de coeur, La Vie d’Adèle m’a complètement retourné. Hormis quelques scènes exagérément hardcore et inutiles, le film est d’une poésie inégalée. La relation entre les deux héroïnes accumule les scènes magnifiques, touchantes, émouvantes. La Palme d’Or d’Abdellatif Kechiche est 100 fois méritée. Le film a fait un buzz positif avant un retour de bâton incompréhensible. Je préfère me concentrer sur l’ambition incroyable du film. Et Adèle Exarchopoulos et Léa Seydoux ne feront peut être jamais plus de film aussi marquant. Qui sait…