Critique : Il y a des ressorties en édition physique qui permettent de mieux apprécier des films de genre semblant délaissés alors même qu’ils ont eu leur coup d’éclat à leur sortie. C’est le cas de « The woods », troisième long-métrage de Lucky McKee remarqué pour son premier film, « May ». Il s’attaque ici à un certain sous-genre que l’on ne dévoilera pas pour vous laisser conserver la surprise avec quelques influences fortes dont il parvient assez à se détacher pour amuser et intriguer. Le tout s’inscrit dans quelques codes de série B horrifiques qu’apprécieront les fans (et pas seulement pour la présence toujours enthousiasmante de Bruce Campbell).
Le traitement du pensionnat se fait ainsi avec un certain mystère, parvenant à confronter notre héroïne aux attentes imposées aux adolescentes pour mieux s’inscrire dans une forme de conte. Toute l’ambiance naturelle participe alors au charme du film, tout en dégageant une artificialité d’apparence qui souligne d’autant mieux le malaise au sein de l’établissement. L’angoisse en son sein s’appréhende donc difficilement, contribuant à une ambiance par moments trop feutrée pour son propre bien. Certains « dérapages » pris alors par le récit, notamment un accident de voiture, redynamisent le rythme avec un certain bonheur.
Agréable film d’angoisse qui inquiète plus qu’il ne terrorise, « The woods » a un charme certain pour les amateurs du genre, surtout par son rapprochement avec le conte pour mieux raconter l’émancipation de son héroïne. Il est alors hautement plaisant de redécouvrir pareil titre dans son édition chez BQHL afin de mieux se replonger dans de l’épouvante 2000 qui tente de recréer (souvent au mieux) un certain cachet d’époque.
Résumé : Délaissée par ses parents, la jeune Heather découvre le pensionnat où elle devra passer une grande partie des prochaines années de sa vie. Un lieu à la fois beau et angoissant, construit au milieu d’une forêt de Nouvelle-Angleterre et dirigé par une directrice mystérieuse. Agressée très vite par certaines de ses camarades se montrant hostiles, elle se retrouve soudainement assaillie par des visions cauchemardesques récurrentes qui l’inquiètent. Des visions qui surviennent alors que certaines pensionnaires disparaissent, comme absorbées par la nature, par une puissance invisible et maléfique…