Claude Sautet s’essaye au film noir dans un thriller clinique. Romy Schneider et Michel Piccoli livrent un numéro d’acteurs impeccable, au dénouement tragique et implacable.

Intrigue:
Un inspecteur oriente une bande de bras cassés vers un hold up. Jusqu’à les coincer en flagrant délit. Max est interprété par un Michel Piccoli glaçant et consciencieux. Pas de passion orageuse pour une fois, les sentiments sont cachés sous une épaisse couche de cynisme. La fin justifie les moyens et Max n’aura aucun scrupule à appliquer la justice. Alors qu’il tente de sauver Lili (Romy Schneider), il commet l’irréparable.

Analyse:

Les années 70 règnent en maitre dans ce film policier ambigu; L’inspecteur mène des apprentis truands dans un piège sans faire preuve de sentiments. Mais le dénouement illustre la tempête sous le crâne de l’inspecteur. En voulant piéger les truands, il se piège lui même et franchit la ligne rouge. La passion est une fois la plus forte et fait tourner toutes les têtes.

Quant à Romy Schneider, elle est une fois de plus lumineuse, solaire. Son sourire malicieux ferait chavirer n’importe quel esprit bien fait… Une galerie d’illustres seconds rôles interprètent flics ou voyous. François Léotard, François Périer, Bernard Fresson, Michel Creton, Bobby Lapointe, c’est un best of à l’écran. Les imperméables sont relevés, les chapeaux se multiplient, les DS roulent, les bars sont enfumés, bienvenue dans les années 70, une époque pas si lointaine que ça…

Claude Sautet quitte ici l’intimité des affres du couple et réalise un film de genre. Avec maestria et sensibilité, sa petite musique raisonne aux oreilles du spectateur. Avec toujours cette image devenue nostalgique d’années 70 pas si éloignées de nous. Michel Piccoli ressemble au Paul Javal du Mépris de Godart avec son air perpétuellement renfrogné; Une vraie gueule de cinéma qui aligne un rôle inoubliable de plus.

Avec Les Choses de la vie et César et Rosalie, ce Max et les ferrailleurs scintille au firmament du cinéma de Claude Sautet.