Barbie est d’ores et déjà un succès commercial international. La célébrissime poupée de Mattel partait de loin, beaucoup juraient ne jamais vouloir se déplacer en salles pour voir Margot Robbie, Ryan Gosling et leurs amis s’immerger dans un univers rose et bigarré entre souvenirs enfance et wokisme assumé. Mais voilà, une campagne marketing dantesque a levé les derniers doutes de beaucoup et convaincu les derniers réfractaires de se déplacer. Et là, c’est le drame.
Un vrai navet
Comment peut-on vouloir s’infliger 2 heures de purge cinématographique seulement traversée de quelques moments véritablement regardables sans lever les yeux au ciel? Car Barbie est un sommet de premier degré dénué d’humour et surtout de finesse. Tout est rendu (volontairement?) outrancier et excessif, même les acteurs semblent s’ingénier à donner l’illusion qu’ils ne savent pas jouer, les regards sont largement trop appuyés, les postures sont constamment outrées, les dialogues sont plaqués. Pendant 2 heures. L’intention de coller à l’univers du jouet peut se comprendre, pourquoi pas, intellectuellement c’est un beau challenge. Mais au delà de l’intention, le résultat est surtout pénible à regarder. L’absence quasi complète de vraie légèreté plombe le film. Ajoutez à cela un discours wokiste permanent au-delà même de la caricature et vous obtenez un film pas vraiment drôle mais vraiment longuet. Même la référence à 2001, l’odyssée de l’espace laisse songeur. Quant à la scène de baston d’un Michael Cera scandaleusement sous-exploité interroge. Autant l’adaptation à l’écran de la BD Scott Pilgrim était une réussite totale, le film était malin et parsemé de scènes à l’humour décapant avec un Michael Cera irrésistible, autant ce même acteur semble se trainer à chaque apparition dans Barbie, c’est un signe. Souvent présenté comme féministe et revendicateur, le film se complait dans une facilité si déconcertante qu’au contraire, le discours est remis complètement en cause. Comment prendre sérieusement le message quand rien dans le film ne permet de le porter sérieusement? C’est le paradoxe de ce Barbie ampoulé, pas vraiment drôle, jamais subtil et aux prétentions sociétales tuées dans l’œuf.
Le film est tellement marqué par son époque qu’il y a peu de chances qu’il puisse passer l’épreuve du temps. Greta Gerwig a fait un pari, le résultat est ce qu’il est, le succès public est indéniable mais ce n’est pas un bon film. Alors de là à parler de film féministe, le féminisme a certainement besoin de beaucoup mieux pour s’exprimer avec l’ampleur qu’il mérite. Mais je l’ai vu en VF, j’aurais certainement préféré en VOSTFR…
Synopsis: A Barbie Land, vous êtes un être parfait dans un monde parfait. Sauf si vous êtes en crise existentielle, ou si vous êtes Ken.