Franco Amore vit sa dernière nuit de flic. Mais ses mensonges vont tragiquement le rattraper, 35 ans de bons et loyaux services se terminent en catastrophe. Pierfrancisco Favino est une fois de plus impeccable dans un thriller tendu où les regards appesantis font beaucoup dans l’imagerie d’un film au cordeau, un film sur les flics entre respect de la loi et zone intermédiaire avec un jugement forcément subjectif à géométrie variable. Pas un chef d’œuvre mais un bon moment passé dans la zone grise de l’esprit humain, là où tout est possible.
Un flic comme un autre
Franco respecte la loi, il le dit lui-même, il n’a jamais fait usage de son arme à feu durant 35 années de service. Pourtant il joue au convoyeur, au risque de la bévue et de l’entourloupe. Quand son beau-frère lui demande de travailler pour une triade chinoise, il pose ses conditions, pas d’armes et pas de produits interdits. Pourtant, si la loi est question de subjectivité, les malfrats ne se posent pas tant de questions. Bref, un énième transport se passe mal et Franco a le choix entre se livrer ou louvoyer. Qui de son honneur, de sa famille, du respect de la loi ou de sa vie pèseront le plus dans sa balance? Ce film de flics pose un tas de questions, les ripoux existent, les utopistes aussi, tout peut basculer durant cette dernière nuit de service. Le film propose une vision évolutive de la réalité en montrant d’abord des images qui ne sont qu’un pâle reflet de la réalité, une fête organisée, Franco qui a été courir et débarque tout surpris, la réalité est forcément beaucoup plus compliquée que ça. Le film interroge sur la police contemporaine, payée au lance-pierre, et sur la place de la pègre internationale au sein de pays occidentaux seulement riches de leurs monuments ancestraux, et sur la nécessaire duplicité de ceux qui parviennent à faire leur trou dans la fameuse zone grise. Le film se passe la nuit, Milan est montré en vision hélicoptère, les lumières de la police côtoient les éclairages publics, l’ambiance est pesante et le film passe comme une lettre à la poste.
Pas vraiment original mais diablement efficace, ce film confirme la belle place du cinéma italien sur la scène contemporaine actuelle, et ça fait plaisir. Et cette scène finale, avec Franco qui dit au revoir à ses collègues via la radio de service, et la caméra qui montre un individu non identifié s’approchant de sa voiture, et puis ça coupe. Tout est possible…
Synopsis: Franco Amore porte bien son nom. Il dit de lui-même que, durant toute sa vie, il a toujours essayé d’être un honnête homme, un policier qui, en 35 ans d’une honorable carrière, n’a jamais tiré sur personne. Ce sont en effet les mots qu’il écrit pour le discours qu’il tiendra au lendemain de sa dernière nuit de service. Mais cette dernière nuit sera plus longue et plus éprouvante qu’il ne l’imagine et mettra en danger tout ce qui compte à ses yeux : son travail au service de l’Etat, son amour pour sa femme Viviana, son amitié avec son collègue Dino, jusqu’à sa propre vie. Et c’est durant cette même nuit, dans les rues d’un Milan qui ne semble jamais voir le jour, que tout va s’enchaîner à un rythme effréné.