Jacques Audiard imprime son style dans tous les contextes de narration, carcéral (Un Prophète), américain (Sisters Brothers), parisien urbain (Les Olympiades) ou narcos mexicains avec Emilia Perez. En plus d’être une belle histoire de tragédie sur fond de trafic de drogue et de changement de sexe, Emilia Perez est également une belle comédie musicale aux accents de tragédie musicale. Il faudra revoir ce film pour en appréhender mieux complètement toutes les qualités. Les actrices ont bien mérité leur prix d’interprétation cannois collectif, elles portent le film par leur intensité. Je mettrai quand même une mention spéciale à Zoé Saldana, qui trouve là un rôle à la hauteur de son talent, moi qui trouvait qu’elle valait quand même mieux que son rôle récurrent dans les Gardiens de la Galaxie… bien que sa mini-apparition dans Infinity War remettait les choses à leur place. Karla Sofia Gascon imprime le film de sa présence très charismatique, transgenre ou pas, elle envoie du lourd, c’est la vraie découverte de ce long métrage qui souligne l’impact extrêmement négatif de tous les trafics de drogue au Mexique, avec son cortège de disparitions et de deuils. Emilia Perez est une vraie prouesse, les musiques rappellent celles composées par les Sparks dans le déjà très bon Annette, de quoi donner envie d’aller découvrir ce vrai très bon film qui illumine un mois d’août souvent très pauvre en terme de sorties cinématographiques marquantes. Mais Jacques Audiard sauve la mise avec un nouveau long métrage surprenant et même grisant. Sans parler des émotions communiquées…
Synopsis: Surqualifiée et surexploitée, Rita use de ses talents d’avocate au service d’un gros cabinet plus enclin à blanchir des criminels qu’à servir la justice. Mais une porte de sortie inespérée s’ouvre à elle, aider le chef de cartel Manitas à se retirer des affaires et réaliser le plan qu’il peaufine en secret depuis des années : devenir enfin la femme qu’il a toujours rêvé d’être.