
Le Docteur Josef Mengele est rentré dans l’histoire pour l’ignominie de ses expérimentations sur des êtres humains dans le camp d’Auschwitz. Obligé de fuir en Amérique du Sud suite à la fin du second conflit mondial, il a mené un périple de fugitif entre l’Argentine, le Brésil et le Paraguay, traqué, paranoïaque, d’abord au milieu d’autres exilés nazis puis de plus en plus seul et abandonné. Le film se suit comme un purgatoire, car jamais appréhendé, l’homme a subi les vicissitudes de la vie de fugitif, loin de toute affection et de tout soutien. Le film montre les évolutions de l’époque, les anciens nazis ont été de plus en plus recherchés au fur et à mesure qu’une nouvelle génération se mettait en tête de faire l’examen de conscience de ses ainés. Finie l’empathie silencieuse, les filets se sont refermés, d’abord sur Eichmann à Buenos Aires en 1960, les régimes sud américains ont cessé d’héberger les anciens bourreaux suite à la pression internationale de plus en plus prégnante. Le film montre les images du présent en Noir et Blanc, et les images du passé en couleur, dans un va-et-vient temporel grisant et un peu désordonné. Les 2h du film manquent singulièrement de rythme, parfait pour retranscrire la longueur de la vie perdue du scélérat mais le spectateur doit se concentrer pour ne pas perdre de son attention. Là où les précédents film de Serebrennikov multipliaient les prouesses visuelles, comme Leto et La fièvre de Petrov multipliaient les innovations visuelles, le film est exagérément classique, languide, rigide, même avec la prestation impeccable d’August Diehl et l’utilisation des langues allemandes et espagnoles dans un souci de réalisme. Le livre était passionnant de bout en bout, le film manque d’une ambition cinématographique, de rythme et de diversité. Mais il est tout de même à voir pour une vision au scalpel d’une époque pas si lointaine.
Synopsis: Au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, Josef Mengele, le médecin nazi du camp d’Auschwitz, parvient à s’enfuir en Amérique du Sud pour refaire sa vie dans la clandestinité. De Buenos Aires au Paraguay, en passant par le Brésil, celui qu’on a baptisé « L’Ange de la Mort » va organiser sa méthodique disparition pour échapper à toute forme de procès.