La femme la plus riche du monde ne s’en cache pas, le film retranscrit la fameuse affaire Banier-Bettencourt sur grand écran, avec noms changés et évènements légèrement modifiés. Ce conflit juridique a opposé Françoise Bettencourt-Meyers, fille de Liliane Bettencourt, au photographe François Marie Banier pour aboutir à la condamnation de ce dernier, ainsi que de son compagnon, Martin d’Orgeval, et de Pascal Wilhelm, avocat, pour abus de faiblesse. L’affaire a fait grand bruit dans le petit landernau médiatique parisien, cette adaptation cinématographique vaut surtout pour cette peinture acide des ultra riches et la prestation haute en couleur d’un Laurent Lafitte en roue libre.

Une peinture sociale croquignolette

Soyons clairs dès le départ, cette comédie légère ne fera pas date, elle offre surtout un moment de cinéma léger qui active les zygomatiques. Isabelle Huppert est Marianne Farrère, héritière à milliards d’un groupe industriel leader mondial dans les cosmétiques. Mais elle s’ennuie ferme et son corps ressent trop fortement cette fin de vie prématurée dans sa chair. Quand débarque un photographe excentrique et fort en gueule (Laurent Lafitte en Pierre-Alain Fantin grosse folle et inarrêtable), elle semble revivre. Sauf qu’elle sort le chéquier à tout va, se mettant à dos sa fille de supra riche, Frédérique Spielman (Marina Foïs) et s’expose à des poursuites judiciaires. L’intrigue est simple, ce sont surtout les sorties extravagantes de Laurent Lafitte qui donnent tout son intérêt au film, entre La Cage aux Folles et Ma vie avec Liberace. Pas de limites pour le personnage de Fantin qui se permet toutes les outrances dans une décontraction qui fait rire et sourire. Le film offre un panorama sur une vie qui devrait être simple, celle des ultra-riches, mais qui semble ne pas l’être tant que ça.

De quoi méditer une fois de plus sur la vanité des choses et la brièveté de la vie. Les acteurs et actrices ressemblent à tous leurs autres rôles dans d’autres films, ce qui n’est pas si grave, ils ne sont que des prétextes pour un Laurent Lafitte qui s’amuse visiblement très fort. La salle a bien ri, c’est bien l’essentiel et ce n’est pas si courant avec le cinéma français.

Synopsis: La femme la plus riche du monde : sa beauté, son intelligence, son pouvoir. Un écrivain photographe : son ambition, son insolence, sa folie. Le coup de foudre qui les emporte. Une héritière méfiante qui se bat pour être aimée. Un majordome aux aguets qui en sait plus qu’il ne dit. Des secrets de famille. Des donations astronomiques. Une guerre où tous les coups sont permis.