Le 12 octobre 2016, une jeune fille se fait assassiner affreusement dans une ville de montagne apparemment sans histoires. La police enquête, les suspects s’accumulent, tous peuvent,nt être soupçonnés mais il manque des preuves. Sous couvert d’enquête, le film dévoile surtout les vérités crues de notre monde actuel. Et le fossé entre les générations, énorme, sans détour.
Un film rêche et sans artifices
La première partie du film lève le voile sur les comportements de la jeunesse. Alors que Clara Royer a été aspergée d’essence et horriblement enflammée, la police enquête. Amis, amies, connaissances, quidams, les interrogatoires s’enchainent et les moeurs se font jour. Relations légères, fidélité relative, jalousies, les policiers découvrent une jeunesse désorientée prête à des comportements outranciers pour exister. 2 policiers aux moeurs plus anciennes vont de surprises en surprises. Ils ne se reconnaissent pas dans cette génération livrée à toutes les errances. Ce n’est pas une surprise, Polisse le montrait déjà, les relations tarifées et les coups de coeur passagers sont légion chez les moins de 20 ans. L’enquête avance mais fait surtout du sur place. Le curseur se déplace doucement vers la vie de policiers cabossés par leur métier. Relations difficiles, séparations, tensions, manque de moyens, la vie de flic n’est pas de tout repos. Mise en scène nue et absence d’effets spectaculaires font rentrer dans un quotidien insipide. Dominik Moll fait s’immerger les spectateurs dans un monde parallèle où rien n’est écrit d’avance. Enfin le film fait un bond en avant de 3 ans, l’enquête s’est enlisée, un dernier sursaut fait espérer un dénouement, mais ce monde est décidément sans espoir. Le réalisateur montre l’envers du décor, et l’espérance est définitivement enterrée.
La nuit du 12 est un film terne et pourtant il hypnotise par son faux-rythme. Jeunesse plongée dans le présent faute de perspectives bien claires, policiers enlisés dans une existence qui n’a que faire de leur confort et de leur avenir, le no future, c’est maintenant, chez Dominik Moll.
Synopsis: À la PJ chaque enquêteur tombe un jour ou l’autre sur un crime qu’il n’arrive pas à résoudre et qui le hante. Pour Yohan c’est le meurtre de Clara. Les interrogatoires se succèdent, les suspects ne manquent pas, et les doutes de Yohan ne cessent de grandir. Une seule chose est certaine, le crime a eu lieu la nuit du 12.