Lee Miller (Kate Winslet) a d’abord été une mannequin délurée à la vie dissolue. Le film rapidement sur cette phase pour se concentrer sur son rôle beaucoup plus mémorable pendant la seconde guerre mondiale pour révéler l’envers du décor.

L’horreur du conflit

Les viols des populations civiles par les soldats, les femmes rasées en place publique pour délit de collaboration, la découverte des disparitions massives de population civile vers l’est et des cadavres découverts dans les camps de la mort, le film illustre les choix faits en 1945 d’amoindrir les excès subis pour privilégier la joie de la victoire après un long et couteux conflit. En cela, le film a valeur de témoignage car les photos existent et permettent de ne pas entrer dans la controverse concernant les atrocités nazies, ce n’est pas une invention mais des faits avérés. Le film mélange flashbacks et discussion à bâtons rompus entre Lee et un journaliste, plusieurs années après les évènements. Le casting est très prestigieux (Marion Cotillard, Adam Samberg échappé du Saturday Night Live, Noémie Merlant, Alexander Skarsgard) et chacun parle dans sa langue maternelle, contribuant au réalisme du film. Le moment de cinéma est assez intense et pourrait valoir à l’actrice un nouvel oscar, ce ne serait pas volé. Elle ravive le souvenir d’une photographe d’exception, au caractère bien trempé et à l’exigence personnelle admirable, montrant qu’il faut parfois se battre pour passer au delà des barrières et des obstacles.

Le film est forcément assez classique dans sa réalisation, mais le sujet est assez fort pour comprendre les choix de la réalisatrice de privilégier la narration à l’ambition formelle. Ce qui ne parasite pas le propos, plutôt un bon choix, donc.

Synopsis:
L’incroyable vie de LEE MILLER, ex-modèle pour Vogue et muse de Man Ray devenue l’une des premières femmes photographes de guerre. Partie sur le front et prête à tout pour témoigner des horreurs de la Seconde Guerre, elle a, par son courage et son refus des conventions, changé la façon de voir le monde.