Le cinéma coréen réserve des surprises tous les ans. Après le très rythmé Le gangster, le flic et l’assassin, le multi-oscarisé et mondialement acclamé Parasite et les chocs Dernier train pour Busan, J’ai rencontré le diable ou Snowpiercer, le jeune réalisateur Kim Yonghoon s’y met à son tour pour réaliser une vraie bombe cinématographique avec ce premier film complexe comme un puzzle temporel. Les 6 personnages interagissent longtemps sans le savoir pendant une intrigue certes longue à se mettre en place mais au dénouement absolument incroyable. Le film est loin d’être parfait mais il mérite un 5/5 pour rester dans les mémoires de cette année 2020 difficile. Les cinémas sont toujours fermés, et ça fait toujours autant plaisir de voir ce genre de film pétaradant.
Un thriller jubilatoire
Les personnages ne sont pas tous gangsters ou aux frontières de la loi, c’est justement tout l’intérêt de ce jeu du chat et de la souris où le trophée final est ce sac Louis Vuitton bourré de billets qui se dérobe continuellement à tous ceux qui souhaitent mettre la main dessus. Le toucher du doigt, c’est encourir une sanction immédiate sous forme de mort violente. Pourtant tous ont intérêt à le récupérer, pour payer une dette, pour doubler un autre personnage peu recommandable ou tout simplement devenir enfin riche. Les trahisons se suivent tout au long d’un film au rythme de plus en plus enlevé. La mise en place est sérieuse et permet de mieux comprendre tout ce qui va arriver par la suite. Surtout que les actions ne sont pas toujours chronologiques, loin de là, perdant quelque peu les spectateurs en route pour toujours néanmoins les faire retomber sur leurs pattes. Les quelques moments un peu difficile à parfaitement saisir trouvent toujours un ou plusieurs éléments pour rattraper les moins attentifs. Et il en faut, de l’attention, pour ne pas confondre les personnages, voire les reconnaitre quand ils apparaissent comme par surprise dans une scène où ils n’ont a priori rien à faire. Et parlons-en des personnages, dignes des films de Guy Ritchie avec une vaste palette de malfrats, arnaqueurs, pigeons, naïfs et meurtriers. Tout ce beau monde cohabite dans une ribambelle de péripéties qui montent en flèche jusqu’au dénouement digne d’un conte de fée, la morale est sauve à la fin, les plus teigneux finissent mal, générant quelques sourires ravis sur les visages des spectateurs.
Alors warning, certaines scènes sont ultraviolentes et peuvent heurter les plus sensibles, je vous aurai prévenu. Mais ça vaut le coup de se perdre dans cette histoire sans queue ni tête, pleine de surprises et de rebondissements. Le cinéma coréen a décidémment la pêche!
Synopsis: Un corps retrouvé sur une plage, un employé de sauna, un douanier peu scrupuleux, un prêteur sur gage et une hôtesse de bar qui n’auraient jamais dû se croiser. Mais le sort en a décidé autrement en plaçant sur leur route un sac rempli de billets, qui bouleversera leur destin. Arnaques, trahisons et meurtres : tous les coups sont permis pour qui rêve de nouveaux départs…