Tempura ou le film ovni de la semaine. Une jeune japonaise parle à un interlocuteur invisible, elle évite autant que possible les autres êtres humains et parvient difficilement à frayer avec un jeune homme, une prouesse pour cette Alien au sein de ses semblables. L’historie lui montre surtout que la normalité est un concept douteux et tout le monde cache ses pathologies, ses doutes et ses tourments aux yeux des autres.
La solitude comme solution… illusoire?
Tempura est un film psychiatrique. L’héroïne est à la fois bipolaire et schizophrène, elle maintient son équilibre interne en discourant avec une voix d’homme et évite le plus possible le contact avec d’autres individus de la mégalopole tokyoïte. Pourtant elle se fixe des challenges, prendre l’avion pour voir une amie à Rome, prendre des cours de cuisine et inviter un collègue à diner. Autant de performances pour elle, qui montrent le chemin d’une guérison lente pour se trouver elle-même. Entre poésie et premier degré, le film touche plus ou moins les spectateurs selon le degré d’ouverture de chacun. Certains moments sont remplis de grâce, d’autres sont plus cucul la praline. Sur une durée de plus de 2 heures, les moments de longueur alternent avec une vraie belle peinture de personnage. Le contact avec autrui se fait pour elle de manière presque accidentelle, mais voyant le succès de ses entreprises, la jeune femme prend le chemin d’une vraie reconversion sociale. De quoi égayer une histoire parfois tristounet.
Pas le film du siècle, plutôt un film concept sur l’unicité de chacun et la beauté enfouie en nous mêmes.
Synopsis: Depuis toujours, Mitsuko vit dans sa bulle. Au cœur d’un Tokyo trop grand pour elle, elle se consacre avec passion à des recettes de cuisine qu’elle peaufine de son petit appartement. En célibataire épanouie, elle se fixe chaque jour de nouveaux défis jusqu’à celui inédit… d’inviter un garçon à dîner !