Chronique : Sa sortie dans les salles américaines avait provoqué l’émoi, provoquant les articles sur une audience malade devant la violence du film ainsi qu’un succès financier surprenant au vu du budget relativement réduit du long-métrage. Terrifier 2 débarque enfin sur les grands écrans français entouré d’une réputation plutôt sulfureuse au vu des promesses gore du film de Damien Leone. En ce sens, les amateurs de série B remplies d’hémoglobine devraient en avoir pour leur argent au vu de l’aspect résolument graphique du film. Chaque mise à mort s’avère inventive dans la manière de mettre en scène la sauvagerie d’Art le clown, boogeyman au potentiel de popularité proche d’un Freddy Krueger par son aspect rigolard malgré son mutisme. Il y a un goût du grotesque qui se renforce par la représentation même de ses scènes de meurtres où le sang afflue avec une générosité quasi déconcertante.
Généreux… voire trop ?
Néanmoins, le ton de farce du film participe à son ambivalence tonale, de manière néanmoins moins marquée que « The Sadness » par exemple. Ici, on va vers le comique assumé, quitte à ce que cela crée une forme de malaise par rapport à certaines séquences, notamment un meurtre particulièrement long dans sa sauvagerie. Il est alors plutôt dommageable que la durée du film se ressente au vu de la volonté de générosité qui en ressort. Ici, certaines scènes peuvent paraître de trop ou sous une forme de teasing pour un troisième opus. De même, le climax va dans une forme de fantastique qui peut désarçonner par son manque d’informations concernant sa « mythologie », surtout en opposition à la sécheresse crue et vulgaire de certains moments. Une séquence « rêvée » a beau être amusante par sa chanson entrant rapidement en tête et pour ses ajouts niveau bodycount, il y a une forme de trop plein qui risque de gêner, à l’image de ses effets gores.
Après, peut-on réellement reprocher à un film d’en faire trop quand on voit la manière dont d’autres plus fortunés offrent de moins en moins, que ce soit visuellement ou narrativement ? Mieux filmé qu’un premier opus où l’on sent les limitations financières et clairement généreux en gore, « Terrifier 2 » pourrait devenir sans soucis un futur titre culte dans le domaine du cinéma d’horreur. Son accumulation de mises à mort et sa volonté d’aller encore plus loin dans ses effets apportent un certain charme qui pourrait mettre de côté ses quelques lacunes. Comme quoi, il vaut parfois mieux être trop généreux que radin, surtout en ce qui concerne le cinéma de genre.
Résumé : Après avoir été ressuscité par une entité sinistre, Art le Clown revient dans la ville de Miles County où il prend pour cible une adolescente et son jeune frère le soir d’Halloween.