
La séance de The Chronology of Water ne fut simple pour personne. Sur la trentaine de spectateurs, 5 sont partis avant la fin de la première heure. Cette adaptation du roman autobiographique de Lidia Yuknavitch est glauquissime pendant sa première partie, jusqu’à une deuxième moitié sous forme de rédemption, voire de pardon. L’héroïne qui ne condamne pas mais pardonne, ce n’est pas très woke, c’est même plutôt très positif. Car le personnage traverse une existence loin d’être simple. Père abusif, mère alcoolique, elle-même alcoolique et avide d’expériences glauques, la réalisatrice Kristen Stewart signe un film sans concessions avec une voix off quasi continuelle qui montre les pensées secrètes de l’héroïne. C’est la rencontre avec Ken Kesey, auteur du livre Vol au-dessus d’un nid de coucou, qui la révèle à elle-même, qui lui fera écrire sur son histoire pour s’en délivrer et s’accomplir dans une dernière demi-heure angélique. C’est une belle performance de faire passer le spectateur d’un état de choc à un état très positif. De là à dire qu’il n’y a pas de film d’horreur aussi prenant actuellement, il n’y a qu’un pas. Car il y a du sang, de la drogue, des excès en tous genres et une héroïne qui vit une existence misérabiliste avant de s’en sortir finalement. De quoi s’accorder une séance ciné pour vivre des émotions fortes et reconnaitre le talent naissant de la jeune réalisatrice.
Synopsis: Ayant grandi dans un environnement ravagé par la violence et l’alcool, la jeune Lidia peine à trouver sa voie. Elle parvient à fuir sa famille et entre à l’université, où elle trouve refuge dans la littérature. Peu à peu, les mots lui offrent une liberté inattendue…
D’après le roman autobiographique de Lidia Yuknavitch.