
Si la comparaison avec la version de Coppola réalisée en 1992 est inévitable, mieux vaut évacuer le débat dès le départ. Car les 2 films boxent dans des catégories différentes. Gary Oldman campait un Dracula rock’n’roll là où Caleb Landry Jones évolue dans une ambiance très onirique avec la musique de Danny Elfman très mise en avant et rappelant furieusement l’univers de Tim Burton. Et comme les multiples longueurs ne gâchent pas le plaisir esthétique et scénaristique, il y a de quoi passer un bon moment. L’union Besson / Landry Jones inaugurée avec le très bon Dogman fait merveille, le film ressemble à un blockbuster comme sait le proposer Hollywood à la pelle, et pourquoi pas.
Un autre Dracula
Premier point et non des moindres, la musique très prenante de Danny Elfman. Le compositeur longtemps attitré de Luc Besson a livré d’inoubliables scores dans Edward aux mains d’argent ou Sleepy Hollow. Sa production pour ce Dracula concourt à une omniprésente ambiance gothique, une vraie réussite. Ce qui permet au casting très international de ne pas trop en faire pour se fondre dans le décor. Christopher Waltz fait penser à ses interprétations de Dr Schultz et Hans Landa avec son éternel air bavard très concerné. Guillaume de Tonquédec et Zoé Sidel jouent leur partition dans un film juché entre Paris (et non plus Londres) et la Transylvanie. L’ambiance est gentiment surnaturelle, le vampire de 400 ans revient littéralement à la vie quand il apprend que sa compagne depuis longtemps disparue est peut être réapparue. Le picth est connu et le film ne ment (presque) pas pour raviver une histoire d’amour par delà les âges. Le film est un spectacle très loin d’être scandaleux, c’est bien fait si ce n’est quelques longueurs un peu endormissantes du fait du sujet avant tout romantique. Le rythme en souffre sérieusement et le spectateur a besoin de quelques péripéties pour retrouver toute son attention.
Visuellement, ça tient debout, le scénario n’invente rien, les acteurs font le job, il n’y a plus qu’à espérer que le bad buzz orchestré par la frange arty de la critique parisienne autour de Besson ne prenne pas le pas sur une expérience cinématographique adaptée à cet été 2025 riche en blockbusters de tous horizons.
Synopsis: Au XVe siècle, le Prince Vladimir renie Dieu après la perte brutale et cruelle de son épouse. Il hérite alors d’une malédiction : la vie éternelle. Il devient Dracula. Condamné à errer à travers les siècles, il n’aura plus qu’un seul espoir : celui de retrouver son amour perdu.