Aujourd’hui sort la réédition en double vinyle de la compilation de face B de Nirvana Insesticide. Alors si je n’ai pas encore pu juger de la qualité de cette ré-édition, je vais me permettre de revenir sur l’album original, sorti en 1992.
Mais c’est quoi au juste?
Comme je l’ai dit plus haut, Incesticide est une compilation de faces B et de morceaux « rares », notamment des versions alternatives, comme l’excellent (New Wave) Polly, versions alt de la chanson Polly, sortie sur l’album cultissime Nevermind, et réerengistrée, ici, pour dénoncer des fans ayant violé une jeune fille en chantant la chanson Polly. On y retrouve aussi 3 covers Turnaround, cover du groupe de rock Devo, connu pour leurs couvre-chefs « originaux », et deux reprises du groupe de rock écossais « The Vaselines ».
D’un point de vue personnel, on retrouve le duo Cobain/Novoselic, respectivement au chant, à la guitare et à la basse pour Novoselic. L’originalité de cet album réside dans la présence, en plus du génialissime Dave Grohl, des trois précédents batteurs de Nirvana (Chad Channing, Dale Crover et Dan Peters) du fait que la galette regroupe des morceaux datant, entre autres, d’avant la formation définitive du groupe.
Les thèmes abordés dans ces albums sont divers, Kurt Cobain parle de son enfance, et de ses relations avec son père dans Been a Son, le divorce de ses parents et son enfance chaotique dans Sliver (dans le clip, on peut le voir jouer avec sa fille Frances, dont le couple Love/Cobain a perdu la garde peu de temps après sa naissance à cause de l’usage supposé de stupéfiants par Courtney Love durant sa grossesse). Ou encore la drogue ou l’homophobie. Au niveau des influences, on y retrouve pêle mêle, Soundgarden, R.E.M (dans Downer une chanson de Fecal Matter, première formation de Cobain et Novoselic) et Alice In Chains.
En Passant
Au niveau des charts, l’album restera 25 semaine à la 39° place du Billboard 200, et 28°, pendant 2 semaine au hit-parade dans notre beau pays. Au niveau des récompenses, l’album, est classé disque d’or en 1993, et disque de platine aux Etats-Unis depuis 2011.
A noter aussi qu’une série de bootlegs regroupant des démos et des morceaux rares est sortie sous le nom Outsecticide composée de 6 compilations sorties entre 1994, après le suicide de Cobain, et 2003.
La couverture de l’album est une toile de Mr Cobain himself, signé Kurbt Cobain (certains y voient un nom un peu plus graveleux, mais je ne m’aventurerai pas sur ce terrain.)
Mon Avis
Une fois de plus, Nirvana livre des chansons très personnelles, grandement inspirées de la vie de son chanteur et parolier. On retrouve aussi l’identité sonore de Nirvana, avec un son abrasif, des « une guitare rugissante et une batterie sauvage », et moins lisse (et certains diront moins commercial) que le terrible Nevermind. Pour moi, cet album garde une place particulière dans mon cœur d’éternel adolescent, à coté de ma chemise de bucheron sale, même si je ne suis pas vraiment objectif, j’ai depuis longtemps une forme de sympathie pour Kurt Cobain et son histoire, qu’il a toujours su distiller dans ses chansons. Si je ne devais garder qu’une (ou deux) chansons de cet album, ce serait le touchant morceau Sliver, en partie pour son clip, tourné dans la pièce où Cobain se donnera la mort et l’enragé et entêtant Polly en versions « New Wave ». Gageons que la qualité soit au rendez-vous sur cette remasterisation signée Bernie Grundman pour fêter dignement les 25 ans de cet album.
Une dernière chose: pour vous procurer cet album vous devrez vous rendre sur la version US d’Amazon, mais je pense qu’il sera surement disponible d’ici peu chez votre disquaire préféré!