Critique : Il suffit de mentionner le nom de Kevin Costner pour que soit évoqué tout un pan du cinéma américain contemporain. Ayant connu un joli retour sur le devant de la scène avec, entre autres, la série « Yellowstone », l’acteur et réalisateur s’est alors lancé dans un projet que l’on peut qualifier de fou : la conception d’une « Saga Américaine » composée de quatre westerns à long cours. Cet appel pour l’épopée dégageait quelque chose d’intriguant, d’autant plus dans un cadre de sérialisation constante des univers cinématographiques, et il fallait bien admettre que la curiosité pointait le bout de son nez, encore plus après des bandes-annonces aux images évocatrices. Et si le premier volet de cet « Horizon » n’a pas réussi à convaincre en salles, on aurait très envie que cette sortie en édition physique chez Metropolitan renforce l’attrait à son encontre… Et ce malgré quelques défauts rédhibitoires.

En effet, le gros problème du long-métrage réside dans sa nature d’introduction générale, faisant que les trois heures de film ressemblent plus à un long pilote sans climax émotionnel qu’à un film à part entière. On pourra nous rétorquer que c’est un premier chapitre, il est rare que des volets annoncés comme initiant une saga soient aussi chargés de protagonistes avec de rares avancées, au point qu’on nous amène encore d’autres personnages après deux heures de narration. Il est regrettable que la quête d’une certaine ampleur nuise à la structure du film tant ses instants de grâce fonctionnent, bien aidés par un casting de haute qualité. On pense ainsi à Sienna Miller ou encore Michael Rooker, dont l’émotivité respective souligne bien la nature changeante d’une Amérique en pleine transition. De même, la mise en scène profite de ses décors naturels pour mieux renforcer sa beauté tout en distillant quelques idées effectives, comme le reflet de Kevin Costner dans de l’eau alors qu’il va achever un duelliste bien trop arrogant.

HORIZON

Les derniers instants, proches du teaser bien emballé, renforcent la frustration pour cet « Horizon : une saga américaine, chapitre 1 ». La structure narrative est ainsi confuse par son trop plein de personnages à l’intérêt variable mais on se retrouve emporté par son souffle et ses envies amples de croquer les États-Unis dans sa largeur et splendeur naturelles. De quoi nous donner envie de revenir dans les plaines illustrées par Kevin Costner, en espérant que son deuxième chapitre soit mieux équilibré dans son déroulé de personnages afin de capter plus longtemps ce sentiment vibrant qui anime par instants ce premier opus perfectible mais aux jolis restes.

Résumé : Sur une période de 15 ans avant et après la Guerre de Sécession. L’expansion vers l’Ouest est semée d’embûches qu’il s’agisse des éléments naturels, des interactions avec les peuples indigènes qui vivaient sur ces terres et de la détermination impitoyable de ceux qui cherchaient à les coloniser…