Critique : L’évolution de la saga « Jurassic World » s’avère intéressante car elle permet de rappeler l’intérêt toujours important des dinosaures pour un large public, et ce dix ans après un volet qui s’interrogeait déjà sur comment relancer l’envie des spectateurs de découvrir encore pareilles créatures sur grand écran. Après des épisodes à l’intérêt variable (surtout un « Dominion » très fade), il fallait donc voir comment la licence allait se reprendre avec une production rapide sous la mise en scène de Gareth Edwards. Il faut dès lors admettre que ce sont les idées de réalisation qui constituent l’atout principal du long-métrage.

Ainsi, la grandeur des dinosaures se voit bien captée par le gigantisme toujours à l’œuvre du réalisateur de « Godzilla » et « Rogue One ». La gestion du cadre appuie justement l’impossibilité de prendre en compte toute la hauteur de son bestiaire, renforçant par instants la merveille de celui-ci et dans d’autres son horreur (comme dans cette introduction qui renvoie à une séquence typée Edwards). Cela apporte une vraie direction qui donne un peu d’attrait à un film par moments trop mécanique pour son propre bien.

L to R: Rupert Friend as Martin Krebs, Mahershala Ali as Duncan Kincaid, and Bechir Sylvain as Leclerc in JURASSIC WORLD REBIRTH, directed by Gareth Edwards.

Le retour de David Koepp au scénario plus de 30 ans après le mythique film original avait de quoi rassurer, ce qui n’empêche pas le tout de grincer dans ses contours narratifs. Si les enjeux assez simples renvoient à de la bonne série B, le traitement des personnages se révèle particulièrement inégal, notamment lors d’une scission de groupe renvoyant au tout premier épisode mais perdant en intérêt émotionnel. Ainsi, les protagonistes profitent plus du casting (rien à redire à ce sujet) et de quelques idées de fond (notamment le passé guerrier de certains, avec ce que cela implique en trauma) pour leur donner de la chair que des événements, pas aidés par le rythme du film.

Certaines personnes adoreront donc ce nouvel opus (et à raison), d’autres le détesteront sans doute (de manière exagérée au vu de quelques remarques lues çà et là) mais « Jurassic World : Renaissance » relance clairement la franchise et appuie son intérêt de divertissement, particulièrement quand un vrai metteur en scène est à sa barre. Cela en fait un spectacle par moments sympathique, par moments mécanique, mais rien de catastrophique pour démériter totalement.

Résumé : À la suite des événements de Jurassic World : Le Monde d’après, l’écosystème de la planète est en grande partie inhospitalier pour les dinosaures. Ceux qui ont survécu ont trouvé refuge dans des environnements équatoriaux et isolés, dont le climat ressemble à celui de l’île sur laquelle ils prospéraient autrefois.