L’année 2016 offre un panorama assez large de ce que le cinéma populaire sait faire de mieux. Entre les blockbusters américains et les comédies françaises, il y en a pour tous les gouts. Le succès public est souvent au rendez-vous, mais pas tout le temps. Pareillement, la critique peut lyncher des films qui rencontrent un vrai succès public. Alors, quelle est la recette d’un film successful au box-office et en même temps acclamé par la critique? Premières pistes de réflexion personnelle…
Le meilleur exemple 2016 est pour l’instant Deadpool. Vrai pari de la part de Marvel, le film lâche les chevaux et ne recule devant aucune outrance. Répliques vulgaires, blagues en dessous de la ceinture, torrents d’hémoglobine, Marvel a tenté le Rated R aux Etats-Unis avec le succès que l’on sait. Moralité? En étant les premiers à tenter le coup, Marvel a raflé la mise et influencé tous les futurs films de super héros. Plus adultes, plus déchainés, ils devraient montrer Wolverine enfoncer ses griffes pointues dans les gencives de ses ennemis et Spiderman enfin explicitement conclure avec Mary Jane. Et comme Le succès public a rencontré une critique assez unanime pour acclamer l’ambition du film, le résultat est là. Pour avoir vu le film en projection presse, j’ai pu voir de mes yeux vus les critiques rire de surprise devant tant d’excès assumés. Si je n’ai pas été particulièrement élogieux sur le film, je reconnais que c’est bien joué de la part de Marvel.
Parce que si Batman Vs Superman n’a pas rencontré un succès public si extraordinaire, c’est peut être aussi parce que le film reste bien sage. Lex Luthor parle beaucoup (dans le vide) mais ne torture personne en particulier. Pourtant j’aurais bien imaginé Jesse Eisenberg se déchainer un peu plus. La critique n’a pas irrémédiablement enterré le film tout en pointant ses trop voyantes faiblesses. Des longueurs dommageables côtoient de longues plages méditatives. Top ou trop peu d’action nuisent pareillement à un film. Mais maintenant la franchise DC Comics est lancée, il n’y a plus qu’à attendre ses nombreuses déclinaisons. Superman 3, Batman 48, Lex Luthor contre les martiens, Justice League, on devrait en manger à toutes les sauces.
Le récent Le Chasseur et La Reine des Glaces prolonge la franchise Blanche-Neige. Et tout comme le premier épisode Blanche-Neige et le Chasseur, le film se laisse regarder. De l’humour, de l’action, tout cela reste bien léger et complètement inconséquent. Possibilité de penser à autre chose, de se réciter des poèmes tout en regardant Charlize Theron s’extirper du miroir. Le casting de haut vol fait appel à Jessica Chastain, l’éternelle baraque à frites Chris Hemsworth et l’également très belle Emily Blunt. Scénario léger, intrigue sans vraie profondeur mais un divertissement qui ne choque en rien. Là aussi, les scores au box-office s’annoncent légers comme le démontre le début piano piano aux US. Ni le public ni la critique ne vont encenser le film. Les contes de fée ne font plus recette, il faut un peu plus de trash, c’est évident.
Regardons maintenant du côté du cinéma français. Depuis début 2016, c’est un festival de comédies pas drôles, le pompom étant récolté par la catastrophe Joséphine s’arrondit. Les acteurs ne se donnent aucun mal dans ce scénario sans relief aux blagues éventées. Alors que si on compare à La Vache,
c’est le jour et la nuit. La comédie de Mohamed Hamidi joue sur les sentiments et démontre une vraie empathie pour ses personnages. Fatsah Bouyahmed et Jamel Debbouze sont truculents et emportent l’adhésion du public comme l’a démontré les prix du jury et du public au festival de l’Alpe d’Huez. Comme quoi, avec un peu d’originalité et d’ambition, on peu atteindre des vrais bons résultats. La comédie française peut et doit sortir de sa vision bobo parisienne rive gauche pour s’ouvrir à l’universalité. J’y crois.