Critique : Quel concept incroyable que le temps ! Nous sommes évidemment habitués à faire face à la durée limitée de nos actions et à la façon dont se répercutent décisions du passé avec avenir mais il paraît si dommageable de diminuer l’importance de cet aspect inhérent à notre existence. C’est aussi quelque chose qui intéresse Cédric Klapisch, comme il l’a témoigné dans une interview à retrouver prochainement sur notre site : la façon dont le passé résonne constamment avec le futur. Voilà pourquoi sa « Venue de l’avenir » constitue une découverte cinématographique sympathique et intéressante dans son traitement du temps.

Le réalisateur joue encore d’un aspect choral au casting prestigieux pour parler de notre besoin de se raccrocher constamment, notamment à un aspect familial décousu par le temps et où se révèlent aussi bien découvertes et frustrations. La manière dont les temporalités se répondent est aussi cocasse que pertinente, renvoyant à une historicité qui répond constamment tout en annonçant un cycle permanent (cf. l’ouverture et la clôture du film). Il s’y creuse un propos évitant le boomerisant technologique mais interrogeant notre façon de se lier aux autres, dans une quête familiale drôle et parfois touchante.

« La venue de l’avenir » réussit alors dans ce chassé-croisé où se répondent jeune femme en quête de place à Paris et héritiers confrontés à un leg les rapprochant malgré leurs différences. Cédric Klapisch s’amuse autant que nous dans sa manière de lier et délier constamment les histoires à l’Histoire avec un coup d’œil en arrière tout en conservant l’avenir en vue. Voilà un nouvel exemple de film français qualitatif qui profite de ses moyens et de ses envies pour faire valser art, doutes, passé, futur et envies dans un seul et même joli long-métrage.

Résumé : Aujourd’hui, en 2025, une trentaine de personnes issues d’une même famille apprennent qu’ils vont recevoir en héritage une maison abandonnée depuis des années. Quatre d’entre eux, Seb, Abdel, Céline et Guy sont chargés d’en faire l’état des lieux. Ces lointains « cousins » vont alors découvrir des trésors cachés dans cette vieille maison. Ils vont se retrouver sur les traces d’une mystérieuse Adèle qui a quitté sa Normandie natale, à 20 ans. Cette Adèle se retrouve à Paris en 1895, au moment où cette ville est en pleine révolution industrielle et culturelle. Pour les quatre cousins, ce voyage introspectif dans leur généalogie va leur faire découvrir ce moment si particulier de la fin du XIXe siècle où la photographie s’inventait et l’impressionnisme naissait. Ce face à face entre les deux époques 2025 et 1895 remettra en question leur présent et leurs idéaux et racontera le sens de : La venue de l’avenir.