Critique : Si plusieurs genres de films semblent avoir disparu du paysage cinématographique contemporain, il semble que le domaine de l’érotisme connaisse une autre carrière en se diluant dans des productions plus « jeunes » (comme la saga « After ») ou sur des plateformes moins regardantes comme les « 365 DNI ». Nous ne jugerons pas la qualité de ces deux franchises mais ces titres semblent plus être une forme d’exception dans une période où la sensualité doit se réinventer à l’image, tout en n’étant pas non plus de véritables films érotiques comme on a pu en connaître à une certaine période. Il est alors intéressant de replonger dans cette « Vénus à la fourrure », bien ancrée dans une année plus permissive à l’image.
Sorti en 1969, le film de Massimo Dallamano (« La lame infernale ») interroge bien la nature compliquée d’une relation où la quête de contrôle rééquilibre les besoins et envies du duo. Le metteur en scène italien parvient à appréhender les interrogations d’un Séverin perdu dans son amour tout en n’occultant pas des formes de violences physiques et psychiques, renvoyant à un mal-être émotionnel. Ici, le souffre ressort d’une stylisation d’époque fonctionnant assez bien dans ses choix visuels pour mettre en valeur cette adaptation du roman de Leopold Sacher-Masoch. Le duo formé par Laura Antonelli et Régis Vallée parvient à renvoyer constamment la balle de l’imposition sur l’autre, tout en esquivant certaines facilités dans le regard adopté.
Découvrir cette « Vénus à la fourrure » intrigue au début puis captive assez pour se questionner sur son approche érotique d’époque. La restauration 2K du film sur l’édition fournie par Artus apporte alors une modernité qui ressort autrement par ses choix thématiques et visuels. En somme, les personnes qui cherchent à retrouver ce plaisir du film érotique sans tomber dans le trop attendu peuvent jeter un œil curieux sur ce long-métrage qui résonne d’autant plus comme les restes d’un sous-genre cinématographique peut-être trop dilué pour son propre bien.
Résumé : Séverin, réside dans un hôtel au bord d’un lac pour travailler sur son prochain livre. Arrive alors Wanda, un mannequin au pouvoir de séduction hypnotique. Séverin va d’abord espionner discrètement Wanda, qui aime se promener nue dans son manteau en fourrure. Elle lui rappelle ses premiers émois érotiques de son enfance. Puis il va l’entraîner dans une relation sadomasochiste sulfureuse.
