Le métro de la mort est un film d’horreur bien marqué par son époque, très réaliste et surtout extrêmement crédible, ce qui le rend particulièrement effrayant. Et si des êtres humains enfermés sous terre depuis plus de 50 ans limitaient leurs contacts avec nous, ne sortant que pour assouvir leurs besoins primaires de nourriture et de sexualité? Le premier film de Gary Sherman limitent les effets de manche, avec des maquillages limités et des décors réalistes. Le film a été tourné en Grande–Bretagne avec des décors naturels comme cette section de voie de métro désaffectée et des comédiens issus de l’école horrifique britannique comme Donald Pleasance et Christopher Lee pour une apparition limitée mais remarquée. Un film à découvrir le 16 octobre en DVD pour un très bon moment de cinéma suranné et percutant.
Des êtres humains menaçants
2 étudiants découvrent un homme inanimé sur l’escalier de la station Russel Square à Londres. Alors qu’ils vont chercher du secours, le corps a disparu à leur retour. C’est le point de départ d’une enquête menée par l’inspecteur Calhoun, d’autant plus sensible que le disparu est probablement James Manfred, un haut-fonctionnaire très porté sur les sorties olé olé. Le film avance pour révéler l’existence d’une caste de dégénérés terrés sous terre après un accident de métro ayant enseveli une ligne à la fin du XIXe siècle. Ce style d’épouvante des années 1960 a aujourd’hui un peu vieilli, les costumes font sourire, mais l’absence d’effets spéciaux numériques et le pitch en font un parfait exemple e du cinéma d’épouvante gothique britannique, de La fin des années 60. Le métro de la mort ne parle pas de zombies ou de morts-vivants mais d’êtres humains coupés de tout, se livrant au cannibalisme et en rupture de civilisation. Et comme le film n’hésite pas à parler de rapports de classe extrêmement cloisonnés et de limites sociales, le film est d’autant plus crédible. Le haut-fonctionnaire visite les quartiers chauds pour se livrer à une jouissance cachée et son absence motive l’enquête alors que les oubliés du métro semblent sévir depuis assez longtemps sans que rien n’ait jamais été tenté pour les identifier. Lorsque le héros Calhoun interprété par Pleasence se trouve confronté à Christopher Lee en agent du MI5 visiblement méprisant, la dureté du monde social s’en trouve parfaitement illustrée. Surtout que les dégénérés cannibales sont des ouvriers pris au piège d’un éboulement abandonnés suite à la faillite de leur entreprise. Leur statut est la conséquence d’un abandon de ceux qui vivent à la surface. Le dernier membre de cette caste est même par instants tout à fait pitoyable, quand il perd sa compagne ou quand il tente maladroitement de séduire une belle de la surface.
La sortie en DVD du Métro de la mort est une belle occasion de replonger dans un cinéma d’horreur qui colle au réel et ne s’embarrasse pas d’effets gores inutiles. Le film prend aux tripes et bouleverse la vision du monde du spectateur avec la possibilité d’une lutte pour la survie que représente le personnage dégénéré, pathétique et réaliste à souhait.
Synopsis: A Londres, deux étudiants américains découvrent un homme gisant dans une station de métro. Lorsqu’ils reviennent sur les lieux avec un policier, le corps a disparu. D’autres disparitions du même genre sont intervenues récemment. Que se passe-t-il dans les entrailles du métro ? L’inspecteur Calhoun mène l’enquête.