Critique : Dreamworks a eu le chic pour nous livrer des pépites durant ces dernières années, avec une régularité qui fait plaisir au vu du niveau plus inégal de son concurrent Disney : la trilogie « Dragons », « Le chat potté 2 », « Les bad guys » ou ici ce fameux « Robot sauvage ». Il faut bien admettre que ce dernier long-métrage, porté par des retours particulièrement élogieux, va peut-être se voir considéré comme un des meilleurs films du studio par sa proposition esthétique et thématique touchant à une certaine sensibilité qui n’oublie pas son sens de l’humour, trouvant ici un équilibre qui n’a pas toujours été tenu quand on regarde les précédentes productions. Dans tous les cas, cette adaptation du roman de Peter Brown mérite la redécouverte dans son foyer avec cette sortie en édition physique chez Universal.

Le long-métrage prend son temps pour installer notre robot, Roz, dans cette contrée sauvage laissée aux animaux et à une nature irradiante. La technique parvient à profiter de certaines avancées (notamment la bioluminescence installée dans le sympathique « Ruby, l’ado kraken ») pour rendre ce décor vivant et vibrant. Néanmoins, cette vivacité n’annule jamais un côté par instants aride et dangereux, que ce soit par l’isolement initial de Roz ou un rapport à la mort qui va nouer sa relation avec un jeune oison. De là, le film va appeler à une union de personnalités disparates sur la notion de foyer, ce qui va aboutir à un cœur émotionnel effectif dans ce rapport animalier. On peut comprendre certains retours dans son optique anthropomorphique mais on peut y voir un appel à une « humanité » animale qui manque à des technologies humaines qui soulignent leur difficulté d’adaptation aux changements de leur univers.

D’une poésie qui touche aux sommets atteints entre autres par la trilogie « Dragons », « Le robot sauvage » constitue une merveille d’animation se trouvant une personnalité graphique pour mieux développer notre propre vision de la faune, dans sa vie et dans son évolution. Le lien parental qui se construit y est d’une beauté sincère et on se laisse totalement happer par une émotivité accrue sans jamais tomber dans un pathos facile. On ne serait pas étonné d’y voir un futur classique dans le genre par sa beauté formelle et thématique qui devrait élargir son intérêt dans la chaleur de son domicile.

Résumé : L’épopée incroyable d’un robot, l’unité ROZZUM 7134, « Roz », naufragé sur une île déserte, qui doit apprendre à s’adapter à un environnement hostile. Il va progressivement nouer des liens avec les animaux de l’île et devenir le parent adoptif d’un oison.