Qui que vous soyez, qu’importe votre âge, votre sexe ou votre religion, vous devez bien reconnaître cher lecteur/chère lectrice qu’il y a bien un moment où vous avez dû vous sentir perdu dans votre existence. Si c’est encore le cas, peut-être que le visionnage du Rôle de ma vie devrait vous permettre de mieux vous situer.
Aidan est à un tournant de sa vie assez compliqué à gérer entre ses deux enfants, son père mourant, sa relation compliquée avec son frère, sa femme et son rêve d’être acteur. Comment arrivera-t-il à gérer tout cela ?
L’émotion plutôt que la blague facile
Si vous cherchez une comédie devant laquelle vous espérez vous esclaffer, passez votre chemin. Le rôle de ma vie joue en effet sur un humour plus sobre et plus tranquille plutôt que sur la blague facile. Zach Braff prend surtout le temps d’élaborer ses personnages avec finesse, aidé par un casting de qualité. Les interprétations sont sensibles et touchantes et permettent une meilleure adhésion à leurs mésaventures communes. Le récit s’articule de manière émotionnelle mais jamais ne jouera la carte du chantage à l’émotion comme il aurait pu facilement le faire. La sobriété de l’écriture est une force majeure du film et permet également une forte empathie avec ses spectateurs. Le tout est appuyé par une mise en scène à la photographie relativement lumineuse, permettant également la crédibilité de l’intrigue qui nous est narrée.
La place du père
Aidan, le personnage principal également incarné par Zach Braff, représente une figure paternelle en quête de sa place dans la vie. Cette place, il la trouvera en tant que père, que ce soit dans ses relations familiales ou professionnelles. Il devra néanmoins apprendre à acquérir cette position en assumant les erreurs de son propre père, que la mort prochaine confronte à ce qu’il pourrait provoquer. Il y a ainsi une émotion non feinte dans cette relation père-fils, incluant le frère incarné par Josh Gad, par la crainte de la génération passée que celle qui la suivra commette les mêmes égarements. L’imagerie du héros qu’il incarnait enfant se voit utilisée afin de confronter notre héros à la réalité et aux craintes que celle-ci engendre. C’est donc en faisant face à cela qu’Aidan apprendra à grandir émotionnellement. Cela ne se fera pas sans dégâts mais le résultat : atteindre l’âge adulte.
Wish i was here (oui, je préfère largement le titre original) est donc à ranger dans la catégorie des comédies bien écrites, simples, drôles et touchantes, de celles qui vous retournent vos émotions de manière forte mais sincère. Au final, n’est-ce pas ce que l’on peut au moins demander à un film : de la sincérité ?