Bonjour à tous !
Aujourd’hui je vais vous parler d’un classique parmi les classiques, de la crème de la crème du cinéma d’horreur, j’ai nommé : L’Exorciste !
Même si je pense que, depuis le temps, vous devez connaitre l’histoire du film par cœur, je vais vous la rappeler en quelques mots.
L’histoire du film est la suivante :
En Irak, le Père Merrin est profondément troublé par la découverte de la figurine d’un démon et les visions macabres qui suivent sa découverte.
À Washington, la maison de l’actrice Chris MacNeil est troublée elle aussi par des phénomènes étranges : celle-ci est réveillée par des grattements mystérieux provenant de son grenier et sa petite fille Regan se plaint que son lit bouge.
Quelques jours plus tard, une réception organisée par Chris est troublée par l’arrivée de Regan, qui profère des menaces de mort à l’encontre d’un réalisateur, Burke Dennings. Les crises de la jeune fille se font de plus en plus fréquentes. Elle est en proie à des spasmes violents, l’adolescente devient méconnaissable.
Chris fait alors appel à un exorciste. L’Eglise autorise le Père Damien Karras à officier en compagnie du Père Merrin. Une dramatique épreuve commence alors dans le but de libérer Regan de l’emprise d’un démon.
Analyse :
Le film réalisé par William Friedkin en 1973 est une adaptation de l’oeuvre de William Peter Blatty. Acclamé par le public suite à son multi oscarisé French Connection sorti en 1971 (meilleur film, meilleur réalisateur, meilleur acteur… rien que ça!), Friedkin est alors le réalisateur le plus en vue de l’époque. Et il ne va pas décevoir avec son film suivent, L’Exorciste, resté un classique de l’horreur et le précurseur d’un genre qui va accoucher de nombreux films sur le même thème depuis plus de 40 ans. Lorsque le film sort sur les écrans, il fait l’effet d’une bombe et va troubler des millions de spectateurs avec les meilleurs résultats mondiaux au Box-Office pour l’année 1973, ce qui représentait une vraie révolution.
Les films d’horreur ne connaissaient pas le même engouement qu’aujourd’hui. A une époque où un film horrifiant sort au moins tous les mois, on a peine à imaginer l’effet de L’Exorciste sur les spectateurs. La légende veut que Stanley Kubrick était pressenti pour le réaliser, entretenant l’intérêt autour du film même avant sa sortie. Et après sa sortie, il fit l’objet d’attaques de la part d’intégristes mécontents du sujet du film. Parler d’exorcisme, de diable et de religion en 1973 était presque inédit, avivant la colère de beaucoup. Pourtant le diable est devenu au fil du temps un protagoniste récurrent au cinéma avec des apparitions remarquées dans de nombreux autres films. Jugez plutôt cette petits liste: L’associé du Diable, Les ailes de la nuit, Constantine, Le Prince des Ténèbres, La neuvième porte… Et il y en a beaucoup d’autres.
De par ses effets et son traitement, le film occasionne une frousse bleue à qui le regarde dans des conditions optimales. Dans le noir, tout seul, avec le son mis assez fort, l’impact est immédiat. Et pour peu que l’on puisse découvrir le film assez jeune, difficile de rester de marbre. Le réalisateur a un sens aigu du rythme pour aviver et entretenir la tension. Il la fait monter crescendo en même temps que le corps de Regan donne l’impression de de décomposer petit à petit, passant d’une jeune fille lamba à un quasi cadavre ambulant. Certaines scènes du film sont considérées encore aujourd’hui comme cultes et relativement traumatisantes ! Entre allusions au sexe, insultes et vomi, le diable ne ménage pas ses effets et la petite fille passe un sale quart d’heure. Et le film fonctionne encore très bien malgré ses 43 ans !
Si le film est devenu culte, c’est certainement en raison de ces scènes malsaines à souhait et quasi insoutenables, comme celle où le diable fait utiliser un crucifix pour un acte sexuel dévoyé et pervers.
Ce genre de scène choc est la marque de fabrique du réalisateur. Le fait de faire dire à une jeune fille de telles grossièretés choque et trouble le spectateur.
Le film pose aussi des question sur la foi avec un prêtre en plein questionnement suite au décès de sa mère.
Le surnaturel est ici traité de manière ultra réaliste, en effet lorsqu’on y pense, il faut croire en une certaine idée de la religion pour pouvoir croire à une telle malédiction, ce qui lui donne une dimension supérieure à celle d’une simple malédiction religieuse.
Le film peut paraître ennuyeux, il prend son temps et nous expose clairement son sujet avant de commencer, il faudra attendre 50 minutes pour voir la première manifestation directe du Diable. Le réalisateur désire vraiment s’attarder sur la psychologie de la mère de Regan, nous pouvons nous identifier a ce personnage qui a peur pour son enfant.
La musique :
La musique du film est une des musiques les plus cultes de l’histoire du cinéma, on peut d’ailleurs la rapprocher de celle de Halloween pour ses sonorités aigus et malsaines. Le thème le plus culte est extrait de Tubular Bells écrit par Mike Oldfield, faisant passer son compositeur du jour au lendemain du statu d’inconnu à celui de superstar.
L’ensemble de la bande son avait d’ailleurs été récompensée par l’Oscar du meilleur son en 1974 grâce également aux contributions de Jack Nitzsche et Krzysztof Penderecki.
Le message du film :
Le film fait une leçon de cinéma d’ambiance qui trouve son point d’équilibre entre les scènes très dures voyant le corps de la jeune fille mutilé et souillé. C’est un film sur l’espoir au-delà des épreuves.
Il pose également des questions relatives à l’époque où se déroule le film et le rôle du cocon familial dans la société. Le diable peut être considéré au pied de la lettre, comme un être malfaisant et destructeur qui prend possession de l’âme et du corps. Ou comme une métaphore à peine voilée de la société capitaliste en devenir, prenant elle aussi possession de l’esprit de ses victimes.
Le film dépeint un monde où les valeurs sont battues en brèche. On pense notamment à ces prêtres finalement assez peu catholiques dans leur comportement (ils fument, boivent, jurent, volent…) et qui vont jusqu’à remettre en question leur foi. Cette représentation de la religion était assez mal reçue à l’époque, expliquant les réactions parfois violentes à l’égard du film. En ne cachant pas le désenchantent autour de la place de Dieu dans la société, le film préfigurait le désintérêt croissant des populations pour la religion et la fuite généralisée des églises. Le film l’élude également pas une vision assez puritaine de la famille en invoquant la destruction croissante de la cellule familiale et l’accroissement du divorce.
L’héritage du film :
Le film à initié une sorte de fascination cinématographique pour le diable au cinéma. Trois suites suivront et de nombreux films suivront la voie maléfique en insérant toujours un peu plus de démons au cinéma. Et si aucune suite ne parviendra à surpasser l’original, d’autres opus ont apporté des visions tout aussi intéressantes et originales.
J’en ai maintenant terminé avec ce classique de l’horreur et du cinéma que je vous invite à découvrir ou à revoir !
Bonne journée à tous sur Culturaddict !