Alors que j’hésitais sur l’œuvre par laquelle commencer mon office sur Culturaddict, mon regard s’est posé sur ma bibliothèque où traînait la novélisation de L’homme qui aimait les femmes par François Truffaut. Je vais donc aborder celle-ci, étant donné que je n’ai pas eu la chance de voir le film de manière légale (balancez-moi des tomates en commentaires si ça vous chante).
Montpellier. Bertrand Morane tape sur son Underwood un récit autobiographique centré sur son plus grand amour : les femmes.
En quelques pages (seulement cent vingt-deux), François Truffaut suit son personnage, séducteur invétéré dont la passion pour les femmes est centrale dans son existence. Il est dépeint comme un homme normal prêt à tout pour admirer de belles demoiselles, quitte à simuler un accident de voiture pour obtenir un rendez-vous galant. La lecture se fait rapide, les mots de Truffaut défilent à une vitesse folle, saupoudrés de quelques annotations concernant des modifications par rapport à son pendant cinématographique.
Mais le plus intéressant ici est l’aspect autobiographique du récit. En effet, tous ceux qui connaissent François Truffaut sont au courant de son amour des femmes, de ses nombreuses relations et de la manière dont il les dépeint à l’écran. Ceux qui auront lu sa passionnante biographie par Antoine de Baeque et Serge Toubiana reconnaîtront également des détails concordants touchant à sa relation avec sa mère, notamment son obligation d’être calme étant enfant.
Lorsque l’on constate en plus que le récit s’emboîte dans un autre (Morane écrivant un livre sur son existence), il est difficile de ne pas faire le lien avec l’aspect biographique sous-jacent à l’œuvre de Truffaut. Tout artiste met une part de soi dans ses œuvres, aussi infime soit-elle. Dès qu’un réalisateur s’attelle à un film ou un écrivain à un roman, il le marque de sa patte rien qu’à la manière dont il l’aborde. C’est un aspect que François Truffaut semble assumer en travaillant sur L’homme qui aimait les femmes : mettre en avant la part humaine personnelle que toute personne qui se destine à l’art laisse derrière elle dans sa carrière.
Ainsi, L’homme qui aimait les femmes est un récit qui doit valoir le visionnage (re honte à moi de ne pas l’avoir vu) mais qui mérite en tout cas sa lecture brève, instantanée mais intense.