Critique : Sympathique sans être indispensable, « Nobody » s’en sortait surtout grâce au bagout toujours admirable de Bob Odenkirk (« Better Call Saul ») et de quelques sursauts dans la mise en scène d’Ilya Naishuller (« Hardcore Henry »). On pouvait donc se demander ce que cette suite pourrait apporter de plus au vu du traitement narratif d’un premier volet déjà inscrit dans certains codes récents du cinéma d’action américain avec juste un peu plus d’humour. Il faudra donc compter ici sur une dramaturgie familiale plus accentuée, Hutch cherchant à se rapprocher à nouveau de sa famille en voulant revisiter un lieu important de son enfance.
L’idée de base est intéressante et fonctionne plutôt bien (sans toutefois briller) par l’ancrage paternel qui s’y retrouve, notamment sur l’envie de ne pas répéter un certain cycle tout en continuant de protéger sa famille et en faisant face à sa nature. Le parallèle qui se crée avec un protagoniste se trouve alors avoir de l’idée mais ne parvient pas à réellement renforcer une narration assez attendue. Ainsi, l’arrivée tardive de la vraie menace du film fait un peu retomber le soufflé, et ce malgré une envie de jouer la carte de l’émotion par le biais d’un bon casting, Bob Odenkirk en tête.
Heureusement, l’action se révèle assez sympathique, à l’instar du premier film. Le fait d’avoir proposé la mise en scène à un autre réalisateur généreux dans le domaine permet néanmoins de continuer une certaine richesse dans le domane tout en variant le style. Ainsi, Timo Tjahjanto (« Killers ») gère la physicalité des combats à travers quelques situations profitant bien des décors. C’est d’ailleurs cet apport en contrepoint de cette station de vacances mal fagotée qui contribue à réellement porter le propos sur l’envie de recréer des souvenirs et retrouver la sincérité au sein d’un décorum factice et coloré qui ne saura jamais charrier le bonheur d’antan. Le film le fait avec plus d’amusement que la phrase précédente mais ça apporte un petit plus à l’intrigue.
« Nobody 2 » reste donc dans la même veine que l’opus original : un actioner sympathique, certes pas révolutionnaire, mais agréable notamment par sa volonté de se confronter à la cellule familiale avec un ton amusé et des séquences bien troussées. C’est donc un petit plaisir fugace mais néanmoins positif qui devrait se redécouvrir dans la douce chaleur du foyer, en opposition à une météo hivernale bien moins plaisante que ce petit divertissement plutôt plaisant.
Résumé : Bob Odenkirk revient à l’écran dans ce film d’action pour interpréter Hutch, un assassin surmené qui a besoin de vacances. Après avoir décidé d’emmener sa famille dans une ville touristique pour se détendre au soleil, une rencontre fortuite avec des brutes du coin le place, lui et sa famille, dans la ligne de mire d’un parrain du crime assoiffé de sang, déterminé à faire capoter ses vacances.
