Critique : Les répercussions de la réunification de l’Allemagne de l’Ouest et de l’Est ont beau avoir diminué avec les années, le ressenti de ce chapitre fort de l’histoire européenne mérite largement qu’on s’y replonge au gré de fictions plus ou moins réussies. On a envie de tendre vers le positif avec ce « Two to one », précédemment sorti en France sous le nom de « La belle affaire » et débarquant cette semaine dans les salles de cinéma belges, pour le plus grand plaisir des personnes curieuses de découvrir un peu plus la production cinématographique allemande. La présence de Sandra Hüller, impériale dans l’exceptionnel « Anatomie d’une chute », participe également à l’intérêt du visionnage de ce second long-métrage de Natja Brunckhorst.
On plonge directement dans l’énergie à la limite du burlesque de cette comédie sociale inspirée d’une histoire vraie. Il est compliqué de ne pas se laisser prendre dans son esthétique vintage et dans sa dynamique assez amusante, le tout avec un propos politique totalement assumé. En effet, le long-métrage aborde son côté communautaire et la perspective économique de son intrigue avec une fausse légèreté. Il est alors dommageable que la réalisation ne soit pas plus inventive et que le récit se dirige un peu trop vers des coins attendus car il y avait matière à proposer quelque chose de plus singulier avec pareil propos.

Malgré tout, on sourit beaucoup devant ce « Two to one », tout en appréciant la façon de ne jamais renier son propos et sa tonalité. Natja Brunckhorst lie ainsi comédie grand public par ses tournures à un fond thématique dont l’ancrage historique trouve évidemment quelques rappels avec l’actualité. Dans tous les cas, on passe un bon moment, ce qui est le minimum devant pareil titre, sans jamais renier la part de fond qui sous-tend sa narration.
Résumé : 1990, en pleine réunification complexe des deux Allemagne, les ouvriers d’un même quartier d’ex-RDA se retrouvent sans emploi. Ils découvrent un jour l’emplacement de milliers de billets est-allemands voués à être détruits. Ils ont trois jours pour s’en emparer et convertir l’argent en Deutsche Mark, en montant l’affaire qui changera leur vie.
