Fin de la saison 1 de Vinyl . C’est donc le moment de faire le bilan. La série de Martin Scorsese et Mick Jagger répond-elle aux attentes placées en elle? Alors que se cloture le 10e épisode, l’opinion finale reste mitigée. Si des moments de grâce parsèment les 10 épisodes, la série peine à se maintenir à un niveau de qualité vraiment passionnant. Reste cette musique omniprésente, piochée dans les standards du rock, de la pop, de la disco, du blues… tout pour me plaire, en somme!
Intrigue:
Vinyl raconte les péripéties d’une maison de disque à l’orée des années 70. American Century vise la production des artistes les plus talentueux et les plus prometteurs pour amasser des billets verts. Mais le label est en perte de vitesse et son manager Richie Finestra est à la croisée des chemins. Victime de son addiction à la poudre blanche, il multiplie les mauvaises décisions, allant jusqu’à mettre en péril son entreprise et à fatiguer son entourage. Quand son mariage commence à couler, il sent qu’il a besoin d’aide pour remonter la pente.
Analyse:
Il est rapidement visible que la série s’ancre dans un passé fantasmatique. Les cheveux sont longs, les pantalons sont patte d’eph, les cols de chemise sont pelle à tarte. Les rouflaquettes sont légions et le R’n’B n’existait pas encore. L’équipe de directeurs artistiques du label American Century fait face à une vraie crise de crédibilité dans un milieu où les réputations se font et se défont vitesse grand V. Si Richie Finestra est le grand manitou, ses collaborateurs enchainent les déboires, mettant en péril la pérennité de la marque.
Les épisodes surfent sur les mythes et légendes du Rock. Et les références pullulent tout au long des 10 épisodes, ravivant des moments entrés dans l’histoire du Rock. Avis aux amateurs, il y a de quoi rédiger une encyclopédie. Led Zeppelin au Madison Square Garden dans l’épisode 1 rappelle l’époque du concert filmé The Song remains the same avec le mythique manager Peter Grant et le chanteur très féminisé Robert Plant, de très ressemblants sosies des New York Dolls interprètent Personality Crisis au cours d’un moment phare de la série dans le même 1er épisode, un sosie de David Bowie enivre l’épisode 2 en interprétant le légendaire Jean Genie du chanteur récemment disparu, Under my Thumb des Rolling Stones raisonne dans le même épisode, la caisse enregistreuse du Money des Floyd accompagne l’épisode 4 avec également les Who (Won’t get fooled again) et Nina Simone (Sinnerman), Here come the sun des Beatles ouvre l’épisode 8 avant que le sosie de Bob Marley ne fasse une apparition remarquée, un personnage phare de la série explique au groupe factice Nasty Brits mené par le fils himself de Mick Jagger comment composer une chanson sur une base ultra connue Ré La Si, le moment est magique, peut être le meilleur de tousles 10 épisodes. Avant que Gimme Danger d’Iggy Pop et Kick out the Jams des MC5 enrobent l’épisode final.
La musique est partout et habille élégamment cette série ouvertement Rock’n’Roll. C’est peut être même son intérêt principal. Les intrigues manquent de nerfs et les personnages de relief. Même le héros interprété par Bobby Cannavale peine à varier les mimiques et à imposer un charisme pas si évident. Si Olivia Wilde traine sa plastique de rêve à longueur d’épisodes, c’est surtout Juno Temple qui marque les esprits dans son rôle d’étoile montante de la production du label.
Vinyl tente d’ajouter des touches diffuses de violence et de mafia, mais sans vraiment convaincre. Le rock des années 70 appâte le milieu du crime par son torrent continu de billets verts, mais son implication dans la série n’est pas vraiment passionnante. Les flics sont également de la partie mais là aussi, il manque un personnage vraiment convainquant.
Au final, les 10 épisodes de Vinyl ne sont pas désagréables. Parfois ennuyeux, rarement flamboyants, mais il reste cette inimitable musique Rock. Une série pour les fans de Rock, donc…