Critique : L’été se termine seulement que débarque en édition physique « Azuro ». La proposition de Matthieu Rozé a beau être en accord avec cette sortie estivale, elle n’en mérite pas moins un certain intérêt pour sa manière de traiter les écrits de Marguerite Duras. Adaptant « Les petits chevaux de Tarquinia », le réalisateur y trouve un matériau pour une forme d’étrange plutôt subtile derrière ses contours de comédie dramatique. En effet, on est vite frappé par la photographie assez pesante, nous faisant intégrer la chaleur du lieu de villégiature de nos protagonistes. Il s’en crée un aspect sensoriel plutôt intéressant, encore plus quand des choix de colorimétrie créeront une proximité avec de l’expérimentation visuelle.
On se retrouve donc vite frappé par cette approche dans la mise en scène, captant le pouvoir des sens engendrés par les vacances. D’une certaine manière, on a presque l’impression que les personnages se perdent, non pas de manière qualitative, mais plutôt dans ce même décor isolé, ce bleu de la mer aussi intense que ses rayons de soleil. La distance qui se crée, que ce soit entre ces adultes et la jeunesse ou bien encore avec les insulaires, parvient alors à capter un semblant d’ailleurs assez prégnant pour le rendre singulier, tout comme le ton humoristique jouant souvent sur l’absurde relationnel.
Titre sur l’été dans toutes ses idées, « Azuro » se révèle un objet de cinéma bien moins facilement préhensible que l’on ne l’aurait cru. Il y a de quoi satisfaire en effet les amateurs de comédie dramatique française mais, sous ses décors emplis par l’azur, baigne une incertitude estivale plutôt fascinante. On pourrait dire que Matthieu Rozé situe son long-métrage à la lisière d’une forme de fantastique mais ce serait refermer ce qui en crée sa particularité dans son approche, surtout visuelle.
Résumé : Un été. La torpeur. Une chaleur écrasante. Un climat déréglé. Un village coincé entre la mer et la montagne. Pas de réseau. Pas de portable. Des amis qui se connaissent trop bien. Rien à faire. Ou si peu. Les vacances. Et puis arrive un bateau. Et de ce bateau, descend un homme. Un homme mystérieux…