
Le film débute avec la voix de Donald Trump appelant à créer une nouvelle Côte d’Azur à Gaza, le ton est donné. Même si le film est censé se dérouler en 2007, le rappel des évènements récents ne cesse d’apparaitre avec des images de bombardements qui font froid dans le dos. Le film prend pour cadre un personnage qui organise un trafic de médicaments. Gérant d’une échoppe de kébab, il louvoie entre police fouineuse et quotidien répétitif. Avec lui, un étudiant innocent tient le magasin, personnage apparemment sans beaucoup de profondeur qui va gagner en importance quand il est repéré pour jouer dans un film d’action gazaoui tourné sur place. L’histoire est quelque peu rocambolesque et n’offre qu’un coup de projecteur somme toute assez limité sur la réalité de Gaza. Le titre fait évidemment référence au film de Tarantino sans qu’il n’y ait beaucoup de rapport. Le film se veut à la croisée de plusieurs genres, à la fois policier, western et comédie noire. Les codes narratifs habituels sont floutés, entre fiction et réalité pour interroger sur nos repères moraux et politiques, notamment autour des concepts de vérité et de justice. Le film interroge les spectateurs sur la possibilité de rendre la justice dans un contexte où les institutions sont fragilisées, corrompues et fratricides ? Le long métrage d’Arab et Tarzan Nasser évite le récit victimaire et se rapproche de l’acte de résistance dans un film qui ressemble à un manifeste politique. Le geste cinématographique est fort et dépasse les frontières de Gaza pour rejoindre un niveau universel pour une réflexion sur l’oppression, la dignité, et les moyens de lutter sans perdre son humanité, combien même les souffrances et les injustices.
Synopsis: Il était une fois, à Gaza en 2007. Yahya, étudiant rêveur, se lie d’amitié avec Osama, dealer charismatique au grand cœur. Ensemble, ils montent un trafic de drogue, caché dans leur modeste échoppe de falafels. Mais ils croisent le chemin d’un flic corrompu venu contrarier leur plan.