Bonjour à tous !
Aujourd’hui je vais vous parler d’un des films qui m’a le plus marqué : Body Double de Brian de Palma !
Suite à mon revisionnage du film, j’ai perçu de nombreuses choses très intéressantes que je souhaite partager avec vous !
Pour ceux qui n’auraient pas vu ce film, foncez le voir et revenez après !
Brian de Palma est parmi mes réalisateurs préférés, d’ailleurs Scarface est le premier film qui m’a mis « une claque », le premier qui m’a montré ce qu’était le cinéma, et le premier qui m’a donné envie de faire du cinéma !
Après quelques visionnages des différents films de De Palma comme Scarface, Blow Out, Les Incorruptibles, Pulsion etc…Je pensais tout connaître de ce réalisateur, mais cela était sans compter sur Body Double !
Il représente pour moi ce qu’est un film parfait ! Les plans de ce film sont d’une telle précision, d’une telle originalité et d’une telle beauté que l’on peut dire qu’il frôle la perfection.
Je vais maintenant enchainer avec deux points qui m’ont marqué dans le film :
L’influance « Hitchcockienne » :
“Les femmes sont comme le suspense. Plus elles éveillent l’imagination, plus elles suscitent d’émotions.”
Alfred Hitchcock
Ce film possède une ambiance très marquée, très pesante, elle est selon moi beaucoup inspirée des films d’Alfred Hitchcock, d’ailleurs le synopsis de Body Double ressemble beaucoup à celui de Fenêtre sur cour. De Palma multiplie les références à Hitchcock, la claustrophobie du personnage rappelle les vertiges de James Stewart dans Vertigo, bien sûr Fenêtre sur cour qui commence par la même histoire, il y a une référence au film L’Inconnus du Nord Express avec l’association fatale du protagoniste et de l’antagoniste dans la premère partie du film, il y a également par la présence de Mélanie Griffith une référence à Hitchcock car celle-ci est la fille de Tippi Hedren qui a joué dans Les Oiseaux et Marnie réalisés par Hitchcock !
De Palma par ces références à Hitchcock devient avec ses premiers films le nouveau maître du suspense. Ses films sont marginaux par leur inspiration « hitchcockienne » , cependant le réalisateur se lassera vite et deviendra plus classique dans le futur avec des films de gangster comme Scarface.
Un film dans le film :
Ce qui m’a le plus marqué dans ce film, est le scénario, voulant être scénariste, l’originalité de ce scénario m’a beaucoup plu ! Sa particularité est de faire « un film dans le film », c’est-à-dire que toute l’histoire, le meurtre, est pensée comme un film à lui seul : le tueur y est le réalisateur, le personnage principale Jake y est l’acteur, Gloria y est l’actrice et Holly y est la doublure. Pour pousser le vice, De Palma fait porter un vieux masque de Cinéma au tueur pour rendre ce crime encore plus cinématographique. C’est un coup de maître !
En plus de nombreux mouvements de caméra, De Palma nous offre une lenteur qui renforce l’action, la plupart des gens trouveront ça trop long mais cette lenteur installe de la tension, elle nous fait comprendre le personnage et son incapacité à agir. Dans le film nous suivons Jake, un petit acteur minable d’Hollywood qui est incapable de faire quelque chose dans la vie, atteint de claustrophobie, Jake ne peut rester dans des endroits confinés, ce qui l’empêche parfois de faire quelque chose et de faire avancer le film . Le fait qu’il soit claustrophobe nous empêche d’avancer, nous sommes Jake et si Jake ne peut aller par là, nous devons attendre qu’il trouve un autre moyen.
Ce film plaira beaucoup aux cinéphiles, déjà pour ses plans magnifiques et ces mouvements de caméra très intéressants mais aussi pour cette construction; ce film nous montre ni plus ni moins un tournage , une scène de cinéma orchestrée depuis le début, même à la fin on ne sait pas si le film nous a raconté un meurtre ou s’il nous a simplement montré le tournage de ce meurtre.
De Palma nous laisse plein d’indices qui nous montrent que l’on est dans un film :
1. L’emploi de vocabulaire cinématographique comme : Prises, Doublure, « action »
2. Plusieurs fois dans le film, nous nous retrouvons sur un vrai plateau de tournage d’un film d’horreur de série B dont l’acteur est censé être Jake .
3. Souvent, on nous montre ce que voit Jake à travers la jumelle, on y est comme la caméra, la caméra qui fait que Jake est le témoin de ce crime et l’alibi du tueur, la caméra qui prouve que nous sommes dans un coup monté aux allures du film.
4. Tout le film se passe dans l’univers du cinéma : Plateau, Scène, Producteur, Acteur :
5. L’implantation d’un clip dans le film de manière anodine : à un moment la musique « Relax » de Frankie Goes To Hollywood commence et l’on suit un véritable clip à la Michael Jackson, et la scène ne s’arrête qu’à la fin de la musique !
Même le titre du film est un indice « Body Double » veut dire Doublure en français.
Tous ces éléments renforcent l’idée d’un film dans le film et permettent à De Palma de briser le quatrième mur !
Comme dans Blow Out le réalisateur instaure cette ambiance stressante des grands films thriller hitchcockiens. On s’identifie tellement au héros que nous ressentons sa détresse, il est totalement incapable d’agir, il ne fait que regarder par sa jumelle, ce film aurait pu s’appeler : « Le cauchemar sans fin de Jake ». Ce qui renforce le mal-être du protagoniste sont les mouvements de caméra : celle-ci virevolte, tourne et ne se pose jamais, nous sommes en mouvement permanent, comme pour montrer que Jake est désorienté.
Le jeu des acteurs et la superbe musique font de ce film un chef-d’oeuvre
Pour finir , je vous conseille grandement de regarder ce film ou de le reregarder ! Que vous aimiez ou pas les thrillers, que vous aimiez ou pas les films de De Palma ou ceux d’Alfred Hitchcock, je vous le conseille, pour moi, ce film est devenu un must, un de ses films que je chéris tant et qui me donne envie de continuer ma passion !
Bon visionnage ou revisionnage à tous !
Et Vive le cinéma !