Bonjour à tous !
Après être revenu sur Scarface et Body Double, je vais maintenant vous parler de mon troisième film préféré de Brian De Palma : Blow Out !
L’histoire de ce film est la suivante :
Jack est un ingénieur du son qui vit à Philadelphie et travaille sur des films de « Série Z ». Lors d’une séance de mixage de film, le réalisateur lui demande de trouver un cri de femme « réaliste » pour une scène de meurtre et de trouver de nouveaux sons, ayant l’impression qu’il réutilise trop ceux qu’il lui fournit. Jack va, de nuit, prendre des sons naturels sur un pont à l’aide d’un micro canon.
Soudain il entend une voiture arriver, la voit quitter la route et s’abîmer dans la rivière.
Jack plonge afin de sauver les occupants du véhicule. Le conducteur semble déjà mort mais il arrive à sortir de la voiture la passagère. À l’hôpital, il apprend que le conducteur était le gouverneur de l’état, en lice pour la présidentielle. On lui demande de taire, par respect pour sa mémoire, la présence de la jeune femme, Sally, qui se trouvait avec lui.
S’en suivra bon nombre de péripéties…
Hommage à Hitchcock :
Si vous avez lu ma critique de Body Double, vous devriez savoir que De Palma aime beaucoup placer des références a Hitchcock dans ses films. Ses premiers films on même été qualifiés de thrillers Hitchcockiens.
Parmi les références a Hitchcock, la plus flagrante se trouve au début du film dans une scène ou une fille se fait tuer dans sa douche; la référence a Psychose est ici flagrante :
Une autre référence a Hitchcock est observable, le personnage principal Jack est victime d’un complot tout comme le personnage de Roger dans La mort aux trousses d’Hitchcock.
Body Double, une suite a Blow Out ?
Blow Out est similaire à Body Double sur plusieurs points :
- Les deux héros travaillent dans le milieu du cinéma : l’un Jake est acteur, l’autre Jack est preneur de son (leurs ressemblances vont jusqu’à leurs noms )
- Ils sont tous deux victimes d’un complot et sont tous deux amoureux.
- Nous retrouvons dans les deux films des acteurs similaires : le réalisateur de film de Série Z de Body Double est ici photographe dans Blow Out et est joué par l’acteur Dennis Franz.
- Les deux héros bossent dans des films de Série Z, des films d’horreur bon marché appelés de nos jours Nanar.
- De Palma aime montrer ce style de film dans ses films comme un « hommage » à ce genre. Jake et Jack sont si similaires qu’ils pourraient être la même personne !
- Ils sont tous les deux voyeurs en quelque sorte dans leur histoire : L’un voit l’autre entend. La seule différence entre eux est que Jake ne peut agir alors que Jack ne se prive pas pour passer à l’action et faire éclater la vérité.
Ce film complète Body Double qui lui parlait beaucoup de l’image avec sa jumelle, ses films, ses plateaux de tournages. Body Double montre l’image du cinéma , Blow Out en montre le son !
La leçon de cinéma de De Palma :
Le réalisateur nous fait ici un documentaire, un exposé sur la prise de son au cinéma et son montage. En effet, le film parle énormément du son, de l’écoute, il y a des magnétophones, des enregistreurs, des mouchards, beaucoup de conversations téléphoniques.
De Palma fait également cela dans Body Double. Tout le film montrait l’importance de l’image et donc de la caméra.
Une mise en scène étudiée :
De Palma fait dans ce film énormément d’intention de réalisation, la gestion de la lumière, par exemple, est intéressante, plusieurs fois dans le film, De Palma place des néons rouges pour marquer la tension de la scène.
Couplé avec une musique composée par Pino Donaggio, qui mêle suspense et amour, elle correspond totalement avec l’histoire. Ces effets renforcent l’action.
Ce film est une succession de plans tous plus beaux les uns que les autres; De Palma utilise de nombreux outils cinématographique que nous ne retrouvons que trop rarement au cinéma comme :
La demi-bonnette, les plans-séquence, les splits screens, plans zénithal, plan en hélicoptère …
De Palma, tout comme Hitchcock est un grand adepte de l’ironie dramatique, c’est-à-dire qu’il montre quelque chose au spectateur que le héros ne sait pas, c’est très courant dans les films d’horreur et récurent dans ce film.
Les dix dernières minutes du film nous plongent dans un état de stress voyant que Jack arrivera peut être trop tard pour sauver Sally. C’est grâce a l’ironie dramatique que De Palma arrive a atteindre un tel climax !
Le film se termine sur la mort de Sally et sur la vengeance de Jack envers le meurtrier; le tout sur une superbe musique d’amour. La lumière des feux d’artifices du film passent du rouge au bleu pour la seule fois ( la lumière rouge montrait la tension, la bleue l’amour) le mélange des deux marque la fin du film, la fin de cette tension et la fin de cet amour.
Pour finir le film, Jack utilise le cri désespéré de Sally pour le film de Série Z. Nous terminons se drame par la tristesse de Travolta et sa dernière réplique sera :
Ça c’est un cri, oui ça c’est un cri
Travolta nous livre ici sa meilleur prestation a l’écran après Pulp Fiction, il tient à la perfection son personnage. Jack est impatient, il a soif de justice et est prêt a tout pour mettre fin a ce complot !
Tout au long du film, j’ai remarqué plusieurs choses qui m’ont rappelé d’autres films comme par exemple la mission que le réalisateur confie à Travolta au début du film : Trouver un cri parfait pour le film de Série z. Cela me rappelle beaucoup l’intrigue du film Réalité de Quentin Dupieux
J’ai remarqué autre chose, à un moment, Sally dit à Jack de l’appeler chez son amie Jodie Doming. Ce nom m’a fortement rappelé le nom du gang de l’antagoniste du film de Tarantino Les 8 Salopards : Le gang de Jody Domingray ! Sachant que Tarantino est un grand fan de De Palma, je pense que cela n’est pas une coïncidence.
Voilà, j’en ai maintenant fini avec ce chef d’oeuvre ! Je vous conseille vivement de le voir si vous ne l’avez pas vu ! Et de revoir Body Double par la même occasion !
Bonne Journée à tous sur Culturaddict !