
Fanon narre l’histoire d’un psychiatre venu de la Martinique et établi en Algérie en 1953. Si les panoramas historiques et médicaux sont passionnants, avec un médecin qui sort des sentiers battus pour traiter les patients avec le maximum d’empathie et de professionnalisme, à l’encontre des directives rétrogrades et injustes des médecins venus de la Métropole, le film souffre d’une réalisation proche du téléfilm et d’une mise en scène minimaliste.
Un téléfilm au cinéma
Un nouveau médecin dans un service médical, rien de surprenant. Mais quand au début des années 50, il s’agit d’un médecin noir, le choc est total. Ce qui ravit les spectateurs au départ se transforme peu à peu en gimmick répétitif et lassant. Tout le monde dévalorise celui qui se révèle finalement bien plus compétent qu’espéré, et cela ne change jamais. Le docteur Frantz Fanon se prend d’affection pour les locaux, aussi défavorisés que lui sur le plan de l’estime. Accompagné de son épouse, il se met à côtoyer ceux qui vont lancer victorieusement la bataille pour l’indépendance pour récupérer la gestion autonome et légitime de l’Algérie. L’histoire est vraie et passionnante, même si traitée avec un manque de variation qui lasse quelque peu. Les personnages ne changent que peu de faciès, les personnages sympathiques le restent constamment et les soldats arborent des visages constamment hostiles. Inutile de dire que les soldats français sont censés être tous des raclures. Et comme la narration est linéaire et chronologique, elle ne rend pas compte parfaitement de la complexité de Fanon. Les personnages ne sont pas vraiment développés et les dialogues ne transmettent pas vraiment d’émotion, souvent un peu plaqués voire surjoués.
Le film se déroule dans un soleil perpétuel qui fait ressembler le film à une belle carte postale. Ce qui gâche un peu le plaisir du film, car le niveau général des idées est vraiment passionnant, mais le traitement n’est pas à leur hauteur.
Synopsis:
Frantz Fanon, un psychiatre français originaire de la Martinique vient d’être nommé chef de service à l’hôpital psychiatrique de Blida en Algérie. Ses méthodes contrastent avec celles des autres médecins dans un contexte de colonisation.
Un biopic au cœur de la guerre d’Algérie où se livre un combat au nom de l’Humanité.