Le récent Pauvres Créatures nous avait laissé sur notre fin, nous faisant craindre que les sirènes hollywoodiennes ne brouillent le style unique du réalisateur grec. Heureusement, Kinds of Kindness rassure par son ton sans concessions et sa folie douce. Les 3 histoires vont crescendo, avec des acteurs interprétant 3 rôles et une palme du meilleur acteur décernée à Cannes pour Jesse Plemons des plus méritées. Le réalisateur prend constamment au dépourvu, surprend, hérisse le poil, fait détourner le regard, abroge les conventions et ne fait pas dans la demi mesure, jusqu’à faire quitter la salle aux plus sensibles. Le ton de The Lobster, Canine ou Mise à mort du cerf sacré est de retour, finies les sucreries récentes pur appâter le jury des Oscars, Lanthimos est de retour. Le film n’est pas de ceux qui se regardent facilement, c’est même parfois une vraie torture, mais la démarche est admirable. Alors bravo Lanthimos pour ce grand coup de pied dans les c…., le cinéma en a bien besoin en ce moment. Le premier film parle d’une relation maitrise servitude avilissante pour Jesse Plemons face à son démiurge Willem Defoe. Le 2e film change les casaques avec une Emma Stone protéiforme face à un Jesse Plemons tout en vulnérabilité. Le 3e film imagine le couple star pris au piège d’une secte qui les manipule. Ca se mange, ça s’embrasse à pleines bouches, les acteurs et actrices donnent de leur personne, ils ne font pas les choses à moitié. Et on ne peut qu’applaudir.

Synopsis: KINDS OF KINDNESS est une fable en tryptique qui suit : un homme sans choix qui tente de prendre le contrôle de sa propre vie ; un policier inquiet parce que sa femme disparue en mer est de retour et qu’elle semble une personne différente ; et une femme déterminée à trouver une personne bien précise dotée d’un pouvoir spécial, destinée à devenir un chef spirituel prodigieux.