Le dernier biopic à m’avoir fait un effet similaire fut Elvis en 2022. Car outre la figure publique adulée par les fans, les films creusent des personnalités complexes en plaçant les chansons au coeur du récit. Et comme Bob Dylan fut une figure clé des années 60, le contexte tient une grande importance. Austin Butler fut un Elvis crédible et ressemblant, Timothée Chalamet va même plus loin, plus ressemblant, plus crédible, plus investi, il maitrise les chansons et la guitare de manière phénoménale. Oscar à la clé?
Le Biopic ultime?
Elvis avait ravivé la mémoire enfouie du célèbre chanteur pour le dévoiler auprès d’uner nouvelle génération inconsciente de son importance historique. Un parfait inconnu fait de même avec Bob Dylan. Son arrivée solitaire du Minnesota natal avec une guitare sur le dos, ses visites incessantes au diminué chanteur iconique Woody Guthrie (This land is your land, c’est lui), le rôle majeur de Pete Seeger (interprété par Ed Norton) pour le début de renommée du petit jeune très doué, sa romance avec Suze Rotolo (Sylvie dans le film, interprétée par la divine Elle Fanning), son décollage vers la gloire, son exigence personnelle, tout y est. Les dylanophiles s’amuseront à compter les erreurs et incohérences, nombreuses, certes, mais qui s’insèrent parfaitement dans un récit très cinégénique. Car Dylan partait de loin, fils de personne, sans attache, mais pas sans talent. Et le film comprend une scène qui passera à la postérité, celle du concert folk au festival de Newport 1965 où il osa s’amener avec une guitare électrique, provoquant ainsi l’ire (exagérée dans le film) d’une partie hardcore du public folk privilégiant l’authenticité acoustique aux déluges de décibels. A ses côtés, la diva Joan Baez (future oscarisée Monica Barbaro) a tout de la femme forte et intransigeante, qui n’hésite pas à remettre Bob à sa place si besoin est. Et la scénographie du festival captive de bout en bout, une scène que je reverrai en boucle sur Youtube comme pour celle d’Elvis interprétant If I can dream dans le film sus-cité. Le film débute doucement avant de finir en apothéose sur les notes de Like a Rolling Stone. De quoi rester assis de longues minutes à la fin du film pour profiter des influx positifs du final. Car tout y est, Blowing in the wind, Masters of war (copié sur le célèbre Nottatum Town médiéval anglais), les acteurs sont parfaits comme le truculent manager Albert Grossman qui n’hésite pas à se battre pour l’honneur de son poulain), les actrices sont convaincantes. Et le film monte en intensité au fur et à mesure que les sirènes de la renommée se mettent à hurler. Car Dylan fut plus une icône, et beaucoup voulaient lui ressembler… Chalamet avec sa coupe de cheveux en bazar a peut être été déjà remarqué lors de la scène de fin de Call me by your name sorti e, 2017, c’est pas impossible, avec son regard intense et son air juvénile.,Il crève en tout cas l’écran dans ce récit réaliste au coeur de sixties ravivées avec talent.
Un parfait inconnu est le premier choc ciné de 2025, beau, parfait. En attendant le suivant…
Synopsis: New York, 1961. Alors que la scène musicale est en pleine effervescence et que la société est en proie à des bouleversements culturels, un énigmatique jeune homme de 19 ans débarque du Minnesota avec sa guitare et son talent hors normes qui changeront à jamais le cours de la musique américaine. Durant son ascension fulgurante, il noue d’intimes relations avec des musiciens légendaires de Greenwich Village, avec en point d’orgue une performance révolutionnaire et controversée qui créera une onde de choc dans le monde entier…