Un’immagine diffusa da Francis Ford Coppola sul suo profilo Instagram

C’est peu de dire que Francis Ford Coppola a vu les choses en très grand pour son dernier opus Megalopolis, quitte à perdre les critiques en route, eux trop habitués à se faire sagement guider par des réalisateurs par trop complaisants et en manque d’imagination. Le réalisateur du Parrain et de Apocalypse Now multiplie les intrigues, histoire d’amour, trahison politique, grand oeuvre architectural, tout se bouscule et perd les moins concentrés en route. Adam Driver interprète César Catilina, artiste de génie au don unique de pouvoir arrêter la marche du temps. Il doit construire une nouvelle version utopique de la ville de New Rome, bouillant chaudron décadent où le richissime banquier Hamilton Crassus (Jon Voight) mène son petit monde à la baguette. Mais les guerres de pouvoir vont remettre en cause le projet avec Clodio Pulcher (Shia Leboeuf) dans le rôle du meneur insurrectionnel. Difficile de synthétiser ce film à la vision cosmogonique, mélangeant passé et futur avec l’adjonction d’un nouveau matériau révolutionnaire, le Mégalon, capable de rendre invisible ceux qui le portent. Ce qu’il reste de ce film à voir plusieurs fois pour en saisir toutes les arcanes, c’est cette impression de profusion esthétique et narrative, comme si FFC jetait ses dernières forces dans la bataille pour accoucher d’un film protéiforme et mégalomaniaque. Mégalopolis se perd parfois dans des longueurs inutiles mais sans jamais remettre en cause les intentions grandioses et superfétatoires.

Synopsis: Megalopolis est une épopée romaine dans une Amérique moderne imaginaire en pleine décadence. La ville de New Rome doit absolument changer, ce qui crée un conflit majeur entre César Catilina, artiste de génie ayant le pouvoir d’arrêter le temps, et le maire archi-conservateur Franklyn Cicero. Le premier rêve d’un avenir utopique idéal alors que le second reste très attaché à un statu quo régressif protecteur de la cupidité, des privilèges et des milices privées. La fille du maire et jet-setteuse Julia Cicero, amoureuse de César Catilina, est tiraillée entre les deux hommes et devra découvrir ce qui lui semble le meilleur pour l’avenir de l’humanité.