Critique : Disons-le tout de net : Genndy Tartakovsky est l’un des plus grands talents contemporains de l’animation. Si les films « Hôtel Transylvanie » profitent de son génie du visuel, c’est bien avec « Primal » que le réalisateur américain exploite toute son ambition formelle avec un résultat pleinement marquant. Reprenant ainsi dans une certaine urgence, la série profite d’une fausse linéarité et d’une épure totale, notamment au niveau des dialogues, mettant alors en avant la nature directe du récit. Dès lors, les nombreuses péripéties seront aussi claires qu’ambitieuses, se permettant de toucher à divers aspects historiques avec ampleur.
Traçant tout droit son chemin (si l’on excepte un surprenant épisode allant au survival naturel dans un décorum bourgeois), cette saison 2 de « Primal » accumule les idées et autres propositions folles sans jamais oublier ce qui fait la force de ses personnages. En ce sens, la dernière image d’un des épisodes renvoie à la cruelle solitude de ses héros, confrontés à un monde qui avance alors qu’eux-mêmes sont appelés à la disparition totale. Tantôt épiques, tantôt romantiques, les épisodes se suivent avec un aspect croissant mais également un vrai fond particulièrement touchant de ce qu’il traite de l’humain dans son côté le plus primaire.
Voilà donc un gros morceau d’animation et de télévision que cette deuxième salve de « Primal » dont la conclusion peut autant conduire à un format anthologique annoncé qu’à une suite qui ne peut être que plus grande encore. Ce qui est sûr, c’est que la haute qualité de ces dix épisodes appuie toujours autant le talent gigantesque de Genndy Tartakovsky dans la fureur animée, en espérant que celle-ci pourra éclater à nouveau dans un format cinéma à la hauteur de ses cadres aussi grandioses que les proportions de sa narration.
Résumé : L’amitié improbable entre un homme des cavernes à l’aube de l’évolution et un dinosaure dont l’espèce est sur le point de s’éteindre. Les deux s’unissent pour leur survie dans un monde primaire et violent.