Critique : Dans la catégorie des pépites mises en avant par l’éditeur Artus, on part dans la direction d’un beau film gothique avec ce « Danse Macabre ». Antonio Margheriti nous happe vite par le souffle conféré au récit, entre romantisme irréel et fantastique diffus nimbant toute la mise en scène. Cet aspect atmosphérique constitue sans nul doute une des plus belles forces du long-métrage, tout comme la présence de la légendaire Barbara Steele. L’aspect sexuel hautement marqué contribue également à une sensation de perte de repères, valse de spectres aux mémoires confrontées qui repousse notre personnage principal dans ses retranchements. La musique de Riz Ortolani accentue également ce sentiment avec un côté obsédant qui sied au récit proposé.

C’en est presque une œuvre sensorielle de gothique qui nous est proposée ici, d’autant plus admirable quand on apprend que le tournage n’a eu lieu que pendant deux semaines. Pourtant, on sent une certaine maîtrise jouant de l’étouffement du corps pour mieux en dégager un sentiment quasi intangible, avec diverses frustrations se liant dans la narration. Ce qui n’est guère frustrant en revanche, c’est la qualité de l’édition fournie par Artus. En plus de permettre de découvrir le film en 4K et en Blu-Ray avec pléthore de bonus, on y retrouve des reproductions d’images du film ainsi qu’un livret de 96 pages permettant de mieux décrypter cette œuvre dans tout ce qu’elle a de singulier, et ce en dépit de son inscription totale dans un genre que l’on imagine surcodifié.

Prod DB © Ulysse Productions – Vulsinia Films / DR DANSE MACABRE (LA DANZA MACABRA) de Antonio Margheriti (crŽditŽ Anthony Dawson) 1964 FRA / ITA avec Barbara Steele et George Rivire couple, baiser, passion

Cette édition de « Danse Macabre » est donc hautement indispensable si vous la trouvez encore tant la qualité du film est équivalente au contenu matériel proposé. Alors que l’on déplore parfois des éditions peu fournies, Artus se rappelle à nous comme un éditeur de qualité en ce qui concerne des titres qu’on imaginerait introuvables avec une mise en avant à souligner. En ce sens, « Danse Macabre » fait sans doute partie du haut du panier de son catalogue, poussant à la découverte dans une période où le temps se réchauffe lentement mais où la chaleur de nos envies se confronte à une froideur palpable.

Résumé : Londres, 1839. Le soir de la fête des morts, Edgar Poe est invité par Lord Blackwood dans une taverne pour présenter son dernier conte fantastique. Le journaliste Alan Foster assiste à la tablée et explique à l’écrivain qu’il ne croit pas au surnaturel, alors que ce dernier se défend de ne décrire que la réalité. L’aristocrate met alors Foster au défi : passer une nuit dans son château de Providence. Château réputé hanté, et dont personne n’a pu sortir vivant à l’aube.