Critique : Certaines personnes aiment bien imaginer la génération plus jeune comme plus défectueuse, débordant moins d’espoirs et d’envies, ce qui est pourtant logique quand on jette un œil sur l’actualité. On pourra ajouter à cela qu’avoir conscience des dérives du monde et de notre société ne signifie pas être dépourvu de toute rêverie, comme le démontre le documentaire « Dreamland ». Le parti pris est des plus simples : faire des portraits de différents jeunes aux quatre coins du globe et les interroger sur leur rêve.
En ce sens, la direction visuelle pourra évidemment rebuter par son orientation des plus simples. Les témoignages sont face caméra, se concentrant à chaque fois sur l’individu interrogé et son environnement, dans un style documentaire dans ce qu’il y a de plus direct. On peut quand même y voir l’envie de privilégier d’une certaine manière le fond en substituant tout effet ostentatoire à la forme afin de se concentrer sur le propos. De là naît un sentiment d’égalité entre chaque témoignage mais également une forme de collectivisation de cette génération de jeunes adultes qui espère, chacun à son niveau, agir de manière conséquente pour l’amélioration de notre monde. Les 80 minutes composant le film peuvent paraître alors un poil longuettes mais il se trouve un élan intéressant dans sa façon d’interroger notre propre regard et place tout en amenant des liants sociétaux pas dénués d’intérêt.
Si sa simplicité apparente pourra diviser, « Dreamland » attise quand même une certaine curiosité par sa façon de représenter les envies d’une génération à la croisée des défis du monde. Le lien collectif qui s’ensuit capture une diversité d’envies mais également cette multiplicité d’espoirs avec un optimisme qui peut s’avérer nécessaire au vu des enjeux actuels. À voir si cela suffira pour que ce documentaire trouve une audience, légère éclaircie de nouvelles maussades avec une approche peut-être un brin naïve mais néanmoins réconfortante dans ce climat de détresses diverses.
Résumé : À partir de près de 120 entretiens de jeunes adultes, filmés à travers le monde, c’est le portrait optimiste et sans frontières d’une génération, de ses rêves et de ses combats que dresse ce documentaire, réalisé par un quatuor de cinéastes (Julie Marchal, Agathe Roussel, Théophile Moreau, Paul Gourdon).