Critique : Où se trouve l’espoir actuellement ? La question peut paraître dure mais mérite d’être posée, ne serait-ce que par les actualités toujours aussi marquées par les violences, l’abomination humaine et l’autodestruction. On tente alors de poser le poids de cet avenir sur les nouvelles générations alors même qu’elles subsistent difficilement avec un présent déjà toxique. Voilà donc le point d’intérêt de ce « I am the future » : permettre à quatre jeunes de différentes régions de parler de leur rapport au monde, avec une précarité qui n’est jamais diminuée.

La réalisatrice Rachel Cisinski parvient ainsi à mettre en scène ce réel avec une friction fictionnelle qui ajoute des couches intéressantes. En permettant à ses protagonistes de raconter leur quotidien tout en y incluant une façon pour eux de se les réapproprier par le biais de techniques narratives, cela enrichit le film d’une manière de partager mais surtout capter des environnements différents, avec des scissions sèches mais assez claires. Attention à ne pas croire que cela complexifie réellement le long-métrage ou étouffe son sujet, bien au contraire : on sent que la metteuse en scène cherche à laisser respirer ces voix, ces jeunes qui cherchent à raconter leur existence au mieux. Il y a donc une approche qui est efficace mais ne s’enferme pas dans de l’ostentatoire et conserve la réalité documentaire en son sein.

« I am the future » se révèle in fine comme un projet plutôt intéressant dans sa manière de partager ces paroles avec sincérité et réflexion, dans une spontanéité qui permet quand même une création et une solidité thématique forte. Il ne reste plus qu’à espérer que ce film de Rachel Cisinski permette d’autant plus de rappeler que, si la jeunesse reste une génération transmettant l’espoir, elle est avant tout celle qu’il faut écouter pour éviter un héritage désastreux ou de perpétuer des erreurs qui impactent leur avenir dans une précarité dévastatrice.

Résumé : Des rêves plein la tête malgré les difficultés qu’ils rencontrent, quatre jeunes s’interrogent sur leur avenir et celui de leur communauté. Venus de France, Indonésie, Inde et Liban, leurs destins convergent à New York où ils témoignent de leur expérience de la pauvreté aux Nations Unies. Au travers de l’écriture, de la danse, de la photographie et du dessin, les protagonistes posent, avec courage et joie, un œil rare sur les grands défis contemporains.