Critique : Les films Baahubali profitent d’une aura aussi forte que leur personnage éponyme et pour cause, au vu de leur réputation d’action épique qui aura traversé le globe. Il faut bien admettre que S.S. Rajamouli (qui aura réalisé par la suite l’explosif « RRR ») a su capter une ampleur particulièrement imposante, de celle qui était absolument nécessaire pour une narration à long cours pareille et d’une démesure totalement renversante, et même sur petit écran. C’est pour cela que l’on peut remercier l’éditeur Carlotta de sortir pour cette fin d’année ce diptyque dans un coffret aussi maousse que ces titres et permettre de rappeler à quel point les excellents retours à leur sujet ne sont pas démérités.

Il ne faut que peu de temps pour admirer la grandeur de la mise en scène, jouant constamment d’un certain gigantisme pour mettre en valeur ses personnages. Le mot épique semble d’ailleurs avoir été conçu pour pareils films tant les deux opus réussissent à donner une grandeur constante à leurs protagonistes, notamment en les ancrant dans une narration de légende qui ajoute à la portée mythologique des récits. Malgré des durées tout aussi imposantes (5h30 au total), le rythme parvient à se tenir et se rééquilibrer, notamment lors d’un cliffhanger qui donne envie de passer directement au deuxième volet pour mieux en comprendre sa cause.

Ici, tout est de l’ordre de la poésie guerrière, de celle où les individus se construisent dans l’action et la confrontation, en cherchant à atteindre les cimes de l’héroïsme à coup de symbolisme et de quête de soi. On pourrait tirer de nombreux traits mythologiques tant la narration assume cet aspect et parvient justement à accentuer la portée de son action, en particulier lors d’une bataille finale qui n’hésite pas à aller loin pour souligner la puissance mais surtout l’implication de ses protagonistes. En ce sens, pareille générosité fait hautement plaisir et parvient à se contenir sans problème dans un cadre télévisuel (bien qu’on ne puisse que jalouser les personnes qui ont eu la chance de pouvoir découvrir tout cela sur le plus grand écran possible).

Comme toujours, l’éditeur Carlotta met les petits plats dans les grands avec cette édition prestige limitée à 2000 exemplaires. En plus de suppléments physiques (portfolio, photos, affiches) et vidéos (plusieurs rencontres avec l’équipe des films) aussi variés que plaisants, on appréciera la façon de mettre en avant techniquement ces deux titres avec une générosité qui va dans le même sens que le spectacle proposé par S.S. Rajamouli.

Les superlatifs pleuvent pour décrire « La légende de Baahubali » et il serait peut-être vain de les répéter donc nous irons à l’essentiel : c’est un plaisir incommensurable de découvrir enfin ces pépites épiques qui n’hésitent pas à aller au maximum pour iconiser leur action mais surtout leurs personnages dans une narration à l’ampleur mythologique aisément réjouissante. On espère que cette édition consolidera l’excellente réputation de ces films qui mettent une pâtée à de nombreux blockbusters qui n’atteignent pas le dixième de ce qui est représenté ici.

Résumé : Sauvé des eaux à la naissance, Shiva développe en grandissant une force prodigieuse et un courage exceptionnel. Parvenu à l’âge adulte, il décide d’escalader la vertigineuse cascade qui domine son village. Il découvre au sommet un monde inconnu et fait la rencontre d’Avanthika, une guerrière rebelle qui lutte pour libérer la reine Devasena, prisonnière de l’empire de Mahishmati. Fasciné par la détermination de la jeune femme, Shiva décide de lui venir en aide, ignorant encore ses propres liens avec ce royaume – dont il est en réalité le prince héritier : Baahubali…