Critique : Les premières images du film de Rúnar Rúnarsson marquent directement par le côté solaire qui se dégage. Una discute, longuement, délicatement, dans un long plan qui aborde une certaine intimité relationnelle avec une lumière qui inonde peu à peu l’écran avec un aspect visuel soigné à souhait. La brutalité de ce qui va suivre rompt alors avec ce début mais réussit d’autant mieux à souligner la fulgurance de son drame.

Sans trop en dévoiler, le long-métrage suit un chemin émotionnel douloureux mais concentré, trajet chargé de regrets avec une impossibilité d’exprimer réellement le sentiment de perte. Rúnar Rúnarsson filme son héroïne avec une proximité totale et permet d’interroger notre propre perception de l’autre dans ces secrets qui ne peuvent être dévoilés sous peine d’engendrer plus de douleurs encore. Alors on suit Una dans ce long instant, témoins de sa peine et d’un chagrin muet qui blesse profondément, parvenant d’autant mieux à bouleverser qu’il capte une fragilité totale et palpable.

« When the light breaks » touche alors profondément, bien aidé par la prestation toute en meurtrissures d’Elín Hall mais également la délicatesse visuelle de Rúnar Rúnarsson derrière la caméra. Il en ressort un drame puissamment subtil, de ceux qui vous prennent à revers par leur sensibilité pour mieux capter la fragilité de l’instant. De la lumière du soleil naît l’amour puis le désarroi, rejetant toujours l’explosion attendue pour mieux subsister et finalement ressortir avec une beauté propre. Si vous voulez donc découvrir un très beau film visuellement lumineux et thématiquement bouleversant, laissez vous emporter par le faussement solaire et réellement poignant « When the light breaks ».

Résumé : Le jour se lève sur une longue journée d’été en Islande. D’un coucher de soleil à l’autre, Una une jeune étudiante en art, rencontre l’amour, l’amitié, le chagrin et la beauté.