Aujourd’hui, je choisis des films avec des explosions qui ont de la gueule. De celles qui ne sont pas justes gratuites pour le plaisir d’en mettre plein les yeux. Des explosions qui épaississent un scénario et ne font pas seulement jolies. Des explosions qui tombent à pic et font avancer l’action. Truculentes ou impressionnantes, dramatiques ou philosophiques. Des explosions rentrées dans l’histoire du cinéma. Article garanti sans Avengers ni Superman.
Tropic Thunder
Le tournage d’un film de guerre part en live avec un enchainement de foirages et de catastrophes. Le réalisateur a dépensé une masse d’argent pour une explosion super pétaradante que le chef des effets spéciaux envoie trop vite… Alors c’est joli mais ce n’est pas filmé comme il faut. Le film enchaine les clichés et les détourne adroitement. Bon, le film est peut être un peu long et c’est pas toujours très sérieux. Mais il y a bien 4 ou 5 scènes qui valent la peine, dont l’apparition finale de Tom Cruise dans une scène de danse finale absolument irrésistible. Une sorte de plaisir coupable, assurément! Et puis voir le gars s’éclater à lancer les explosions comme un teubé, ça m’éclate 😀
Mad Max Fury Road
Tout l’intérêt de Mad Max Fury Road est de justement ne pas tout miser sur les explosions. Les acteurs, la mise en scène, les scènes d’action, tout semble travaillé comme à l’ancienne. Sans écrans verts ni artifices de studio. Et quand ça explose, ça sonne vrai, comme ici avec ce camion. Ce film est un reminder tout à fait pertinent: le cinéma, ça marche mieux en vrai. Tous les Avengers et Superman devraient en prendre de la graine… des effets trop lisses n’apportent pas grand chose, voire enlèvent une chose essentielle: la crédibilité. George Miller a su nous le rappeler en livrant un blockbuster plein de passion. Ses 5 Oscars n’étaient pas usurpés!
The Dark Knight
Le Joker sort de l’hôpital en faisant tout sauter. Doucement, tranquillement, sans se presser. Sûr de l’effet que produira son méfait. Le bâtiment s’effondre tandis que le criminel file avec ses otages dans un bus jaune, une fois de plus. Comment mieux se cacher dans la foule qu’en prenant les atours du quotidien? Cet anarchiste a tout de même pris le temps de laisser l’hôpital se vider, preuve qu’il n’est pas un criminel ordinaire. Ses actions ont toujours un mobile, il ne tue pas au hasard, ce serait beaucoup moins drôle. Or, on sait bien que le Joker a beaucoup d’humour. A se demande si ce n’est pas l’enjeu principal de ses actions. Pouvoir en rire… même jaune.
Inglorious Basterds
Tarantino travestit l’histoire officielle. Et si Hitler avait fini assassiné dans un guet apens organisé dans un cinéma? Les Basterds commettent un massacre digne des nazis, avec la touche grand-guignolesque chère à Quentin, sans finesse mais avec hémoglobine et efficacité. La troupe de Brad Pitt ne fait pas dans la demi-mesure, éliminant tous les sympathisants de l’horrible occupant germanique. Un happy end assez inédit chez Tarantino, lui qui aime faire souffrir voire éliminer ses personnages principaux. Ici, certains ne s’en sortent pas mais la plupart réussissent leur coup. Dont tous ceux du cinéma. Même Hans Landa, mais lui c’est une autre histoire…
Zabriskie Point
Le film artistique de Michelangelo Antonioni finir par une explosion mythique, sur la musique de Pink Floyd et des effets visuels artisanaux comme on savait le faire en 1970. Cette scène métaphorise l’explosion de la société de consommation, fin des possessions matérielles inutiles, cette maison irréelle et tous ces objets qui encombrent le quotidien et obscurcissent l’esprit. Antonioni livre une vision extrême et anarchiste de la fin du monde occidental. La réalité lui rendra peut être raison… nous verrons bien ce que l’avenir nous réserve…