Parmi tous les grands anciens du Nouvel Hollywood, celui qui a su le mieux s’adapter à la jeune génération est certainement Martin Scorsese, et ce n’était pas vraiment gagné d’avance. Parmi Brian de Palma, Steven Spielberg, Francis Ford Coppola et Marty, chacun a eu sa période faste et d’autres que lui étaient partis pour mieux durer.

Un maitre parmi une génération dorée

Coppola était le plus grand pendant les années 70 avec ses deux Parrain et Apocalypse Now. Il incarnait l’exigence et la vista. Depuis, il a bien connu quelques retours de flamme avec le 3e Parrain et Dracula notamment, mais plus rien d’équivalent. Tetro et Twixt ont cependant marqué un retour de flamme, c’est certain. Brian de Palma est l’inconstance même, il livre de très bons films mais aussi des bien moins bons. Pour un Scarface ou un Snake Eyes, il y a d’autres longs métrages oubliables. Spielberg a été très tôt étiqueté très grand public, blockbuster et grand spectacle obligent, c’est même lui qui a inventé le genre avec Jaws. Scorsese quant à lui a su se renouveler. Après sa période mythique avec Robert de Niro pour une palme d’or à Cannes pour Taxi Driver, il a enchainé les films de mafia comme les Affranchis et Casino, on aurait pu le penser un peu rincé suite à ça. Mais pas du tout. Je me souviens, Casino en 1995, le réalisateur livrait soi-disant son grand œuvre. Aux côtés de sa star éternelle, Sharon Stone et Joe Pesci composaient un casting de haut vol. Et le style Scorsese était à son paroxysme, voix off, violence, narration, montage, fin tragique, il ne pouvait pas faire mieux. Personnellement, je pense également que ce film reste son apogée. Mais le réalisateur a su vivre avec son temps et dès 2002 il a su se trouver un nouveau porte étendard. Dans Gangs of New York, l’alors assez jeune Léonardo di Caprio a encore tout à prouver et il se trouve un père spirituel. Les deux ne vont plus se quitter, enchainant 3 autres films ensemble avec Aviator, Les Inflitrés et Shutter Island. Et dans l’esprit d’une nouvelle génération, c’est comme si rien n’avait existé avant. Exit Bob de Niro, oublié Taxi Driver, la filmographie de Scorsese ne débutait qu’en 2002, ce qui créée une cassure entre les fans historiques du réalisateur et les plus jeunes. Aucun n’a tort, chacun a ses références en relation avec son âge, et comme le réalisateur a également enchainé les documentaires renversants, surtout musicaux, comme Shine a light, No direction Home ou Living in the material World, il a su garder un lien étroit avec la génération plus ancienne. Un magicien ce Scorsese.

Et vous, à quel film de Martin Scorsese va votre préférence?