Le Sommet des dieux est d’abord un célèbre manga de Jirô Taniguchi, son adaptation en long métrage d’animation est l’occasion de superbes images de hautes montagnes et d’alpinistes obsédés par l’ascension des plus hauts sommets du globe. Le film est sublime, les images sont superbes et suivre un photographe spécialisés en paysages immaculés se passionner pour le destin d’un alpiniste japonais disparu est le début d’une aventures fastueuse sur le toit du monde. L’aventure de George Mallory sur l’Everest, est d’abord un roman avant d’être un manga.
Un sublime film animé
Si l’Everest est toujours le plus haut sommet du monde, il est gravi plusieurs fois par mois par des cordées faites d’alpinistes amateurs avides de sensations fortes. Il reste des furieux fous d’aventures qui cherchent la difficultés en prenant les chemins les plus sournois avec le minimum d’équipement. Quitte à le payer de leur vie. Le romancier Baku Yumemakura a rédigé le livre, Kamigami no itadaki, que l’on peut traduire par Le Sommet des dieux, hélas pas traduit en français mais dont il est possible de lire son adaptation en manga par Jirô Taniguchi. L’ouvrage a été récompensé du Prix du dessin du Festival d’Angoulême 2005. C’est aujourd’hui au tour du manga d’être adapté au cinéma via un long métrage d’animation visible en salles pour une vraie expérience visuelle. Le sujet du roman originel est repris à l’écran avec la destinée d’un alpiniste de légende, George Mallory au destin hors du commun. Le film parvient à raconter le lien incompréhensible mais addictif qui lie l’alpiniste à la montagne avec une quête à jamais inassouvie d’être le premier ou le plus fort (le plus fous?). Le récit tourne autour de l’histoire de George Mallory et Sandy Irvine. Le film animé rend compte de l’immensité de la montagne, de sa beauté mais aussi de son danger, toute erreur se paye cash. C’est le producteur Jean-Charles Ostero qui a l’idée de développer l’œuvre de Jirô Taniguchi. En 2013, l’auteur japonais donne son accord au producteur qui organiser une équipe pour plancher sur l’adaptation, avec Magali Pouzol au scénario. Le dessinateur et réalisateur Patrick Imbert se charge des dessins pour une adaptation animée de mi-chemin entre 2D et 3D avec la nécessité d’un réalisme exacerbé pour , représenter la nature toute puissante et l’homme tout petit face à elle. En visionnant des films de montagne, j’ai réalisé à quel point c’était documenté, il y avait pléthore de tournages, des moyens énormes, des images spectaculaires avec lesquelles il était illusoire de rivaliser. Hors de question d’aller sur ce terrain, il fallait jouer une autre carte, rester sobre. En termes de réalisation, j’aime que les scènes qui parlent des choses humaines soient montrées à l’échelle humaine, avec sobriété et simplicité. […] Mais une ascension de l’Everest est une aventure palpitante qui demandait une mise en scène adaptée, rythmée, nerveuse. […] C’est donc entre ces deux voies, intimiste et spectaculaire, que j’ai voulu emmener le spectateur.
Le résultat final est passionnant et fascinant. Même sans être passionné d’alpinisme, le film transmet une vraie fièvre, à découvrir au cinéma au plus vite.
Synopsis: A Katmandou, le reporter japonais Fukamachi croit reconnaître Habu Jôji, cet alpiniste que l’on pensait disparu depuis des années. Il semble tenir entre ses mains un appareil photo qui pourrait changer l’histoire de l’alpinisme. Et si George Mallory et Andrew Irvine étaient les premiers hommes à avoir atteint le sommet de l’Everest, le 8 juin 1924 ? Seul le petit Kodak Vest Pocket avec lequel ils devaient se photographier sur le toit du monde pourrait livrer la vérité. 70 ans plus tard, pour tenter de résoudre ce mystère, Fukamachi se lance sur les traces de Habu. Il découvre un monde de passionnés assoiffés de conquêtes impossibles et décide de l’accompagner jusqu’au voyage ultime vers le sommet des dieux.