Reste un peu n’est pas un documentaire, ni une comédie, ni un drame. Par sa forme, il déroute, avec certes du vrai mais aussi un scénario qui s’en éloigne également parfois, de l’aveu même du réalisateur. Mais la sincérité, l’humour et la profondeur sont bien là. Aborder le sujet de la spiritualité et de la croyance à notre époque ressemble à un vrai défi. L’humoriste et réalisateur des comédies Chouchou et Coco le relève et change de braquet pour aborder le sujet de la quête spirituelle avec sincérité et sans esbrouffe. Pas d’effets spéciaux, pas de vulgarité, pas de piques. Il faut admettre que ça fait du bien, Gad respecte chacun, un bon exemple à suivre.

Un Gad Elmaleh inédit

L’humoriste a ses fans, les sketchs sont connus, le rire est la matière première de son œuvre. Reste un peu contient bien de l’humour mais ce n’est pas l’objet principal du film. Des interviews lues sur le net semblent bien le confirmer, Gad se met à nu et témoigne d’un évènement précis. En rentrant dans une église de Casablanca dans son jeune âge, il a ressenti une révélation, de celles qui interrogent et marquent à vie. Gad ose parler de spiritualité, chapeau à lui, il fallait oser aller à l’encontre des sacro-saints principes laïcs qui mettent trop souvent sous l’entonnoir les désirs de spiritualité. Sans critiques ni prosélytisme, il évoque le sujet de la foi, de la spiritualité, de l’élan du cœur. Certains critiques de cinéma de revues parisiennes y sont déjà allés de leurs cris d’effroi. Mais quoi? Il ouvre son cœur et ça fait du bien de voir le ton employé. Il se mouille, il pose les bonnes questions et réussit son essai. Il évoque aussi les crispations, les yeux qui se lèvent au ciel et le scepticisme ambient. Le film n’est pas qu’un divertissement, il s’adresse à chaque spectateur pour lui demander comment il ou elle réagirait dans le même cas de figure.

Reste un peu est une belle bouffée de fraicheur, il faut le reconnaitre, il a surpris tout le monde avec ce beau film sincère et touchant.

Synopsis: Après trois années à vivre l’« American dream » Gad Elmaleh décide de rentrer en France. Sa famille et ses amis lui manquent. Du moins, c’est la réponse officielle pour justifier son retour… car Gad n’est pas (seulement) rentré pour le couscous de sa mère. Non, c’est une autre femme qu’il vient retrouver à Paris… la Vierge Marie.