En 2017, Albert Dupontel adaptait avec maestria le roman de Pierre Lemaitre Au revoir là-haut. Clovis Cornillac est à la barre de Couleurs de l’incendie avec moins de succès. Marcel Péricourt (Niels Arestrup dans le premier film) et sa fille Madeleine (ici Léa Drucker, Emilie Dequenne dans le premier) doit déjouer les manigances autour de la succession. Moins d’esbrouffe, beaucoup moins d’ambition et un rythme pépère desservent le film malgré une belle reconstitution et de magnifiques décors.
Un film français classique
Le roman est paru en 2018 aux éditions Albin Michel. Couleurs de l’incendie est le 4e long-métrage de Clovis Cornillac et il le fait sérieusement. Il a surtout le désavantage de passer après la grande réussite de Dupontel, la comparaison est inévitable. Pourtant Pierre Lemaitre a signé lui-même l’adaptation du scénario et a laissé le champ libre au réalisateur. Le film a été tourné à Paris pour les séquences parisiennes et à Strasbourg scènes berlinoises ont été filmées à Strasbourg pour les séquences berlinoises. L’humour et le second degré sont quasi absents de ce film, comme si le réalisateur n’avait pas osé s’approprier l’histoire qui elle-même est moins prenante que celle d’Au revoir là haut. Trop de sérieux et de gravité, avec une Léa Drucker toujours monolithique et très peu de nuances nuisent au film, surtout si on compare au premier. Benoit Peolvoorde est égal à lui-même.
Un film à voir à la télévision, très peu de grand spectacle, une intrigue découpée en 2 parties avec une histoire de vengeance. Pas désagréable mais trop convenu.
Synopsis: Février 1927. Après le décès de Marcel Péricourt, sa fille, Madeleine, doit prendre la tête de l’empire financier dont elle est l’héritière. Mais elle a un fils, Paul, qui d’un geste inattendu et tragique va la placer sur le chemin de la ruine et du déclassement. Face à l’adversité des hommes, à la corruption de son milieu et à l’ambition de son entourage, Madeleine devra mettre tout en œuvre pour survivre et reconstruire sa vie. Tâche d’autant plus difficile dans une France qui observe, impuissante, les premières couleurs de l’incendie qui va ravager l’Europe.