Denis Imbert adapte l’ouvrage de Sylvain Tesson avec sobriété. Noceur et fêtard, le personnage de Pierre remet en cause son chemin de vie après une lourde chute du 8e étage. Le film mélange images de marche à travers la France, du Mercantour à la Manche, avec réminiscences du passé. Celui qui a été et celui qui est sont mis en parallèle dans un condensé d’existence. Le survivant crapahute et fait des rencontres au fur et à mesure de son parcours là où l’impétueux se laissait vivre avec le plus de frivolité possible. L’accident grave, traumatisme du crâne, des vertèbres, d’une jambe et du dos, aurait pu le laisser à terre, il choisit de rebondir dans un quasi pèlerinage à la recherche de lui-même. Sous traitement médicamenteux lourd, décroché de l’alcool, le personnage de Pierre enchaine les kilomètres, plus de 1300. Les phrases philosophiques s’enchainent, extraits de l’ouvrage également, le marcheur est taiseux et ne cherche pas forcément la compagnie. Les images de la France profonde sont belles pour un vrai parcours géographique au pays des merveilles. Jean Dujardin démontre qu’il a une belle foulée dans ce rôle qui laisse toute la place aux pérégrinations hexagonales. Le film est beau, il laisse songeur sur toutes les merveilles mal connues de notre pays. Au delà des villes, il y a des terroirs, des habitants, des destins, le film fait vivre des contrées pleines de vie.
Synopsis: Un soir d’ivresse, Pierre, écrivain explorateur, fait une chute de plusieurs étages. Cet accident le plonge dans un coma profond. Sur son lit d’hôpital, revenu à la vie, il se fait la promesse de traverser la France à pied du Mercantour au Cotentin. Un voyage unique et hors du temps à la rencontre de l’hyper-ruralité, de la beauté de la France et de la renaissance de soi. Librement inspiré de Sur les chemins noirs de Sylvain Tesson (2016).